Anne Lauvergeon : Sarko l’a tuée, comme prévu…

C’est officiel : Le départ d’Anne Lauvergeon à la tête d’AREVA. L’Élysée a tranché. Elle sera remplacée par Luc Oursel, membre du comité exécutif de l’entreprise. Un départ qui est loin d’être une surprise.

Jusqu’au dernier moment, beaucoup ont pensé qu’elle réussirait à obtenir un troisième mandat. Sauf qu’en réalité, elle était condamnée par l’actionnaire depuis longtemps. L’actionnaire c’est Nicolas Sarkozy. Elle était trop entière, elle gênait trop les intérêts stratégiques. D’abord, elle n’appartenait pas au milieu politique de Nicolas Sarkozy. C’était une « mitterrandienne ». C’était son péché originel même si François Fillon l’a soutenait discrètement. Ils sont sarthois tous les deux.

Ensuite, et c’est plus sérieux, on lui reproche des résultats financiers médiocre. L’EPR de Finlande est un chantier mal géré qui coûte extrêmement cher. Il y a des contrats d’approvisionnements en uranium qui sont chers et mal ficelés. Enfin, on lui reproche aussi l’échec du contrat d’Abu-Dhabi.

Enfin, je crois que ce qu’on ne lui a pas pardonné, c’est d’avoir empêché une restructuration de l’industrie nucléaire autour du groupe Bouygues. Martin Bouygues avait le projet de constituer un pôle d’énèrgie très fort autour de Bouygues, avec Alstom (filiale de Bouygues) et, en partenariat avec EDF. Or, ça n’a jamais marché, Anne Lauvergeon a lutter contre vent et marée, mais surtout contre Martin Bouygues. Une guerre souterraine absolument violente que Nicolas Sarkozy a arrêtée. Le perdant c’est Martin Bouygues, le meilleur ami du président. Anne Lauvergeon ne pouvait pas lutter.

Les chantiers du successeur

Luc Oursel, 51ans, ingénieur des mines. Une candidature sponsorisée par Jean-Noël  Spinetta. Il était le numéro 2 d’Areva. On le soupçonne d’avoir trahi Anne Lauvergeon mais ça ne va pas durer très longtemps.

Ses chantiers :

-Gérer l’après Fukushima. C’est à dire apporter des garanties sur la sécurité.

-Améliorer la situation financière.

-Assurer le développement. En théorie, le potentiel est considérable. Il va falloir être capable d’assurer les approvisionnements en énergie nucléaire pour les pays qui abandonne la filière et faire face aux besoins dans les pays émergents.

-Enfin il va devoir pacifier les relations avec EDF, le client partenaire puis avec Suez l’autre fournisseur d’énergie.

Une chose est sûre, Luc Oursel ne va pas rigoler tous les jours.

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