Arnaud Montebourg : Le Superman de l’industrie à l’épreuve des faits

Fraîchement installé à Bercy, Arnaud Montebourg a reçu les représentants syndicaux venus les bras chargés de mauvaises nouvelles : Air-France va supprimer 5 000 emplois d’ici 2015 et l’industrie automobile va continuer de réduire ses effectifs. Pas d’activité, peu d’exportations, pas assez d’innovation, c’est inévitable, il y aura des restructurations.
Difficile donc d’imaginer la marge de manœuvre du gouvernement et plus particulièrement celle de l’ex-député de Saône-et-Loire. Arnaud Montebourg a montré pendant les primaires que s’il était ministre il aurait plein de super-pouvoirs : Protectionnisme, plan d’aide, financements, prise en charge. Même s’ils ne se font pas d’illusions, les partenaires sociaux sont évidemment satisfaits de tant d’énergie et veulent croire en ce Superman de l’industrie. Mais maintenant, Arnaud Montebourg est confronté à la réalité. S’il réussit, tant mieux mais peut-il vraiment s’engager à faire de l’accompagnement social alors qu’il n’a pas d’argent ? Peut-il fermer les frontières quand la concurrence qui tue notre industrie vient de l’Europe ? Même ses collègues de Bercy, Pierre Moscovici, Jérôme Cahuzac, Benoît Hamon, ont, semble-t-il, des positions différentes.
Les solutions ? Et bien, il faut revenir au bon vieux basique : la compétitivité, l’innovation, l’initiative individuelle ! Mais pour Arnaud ce sont des pouvoirs qui ne sont pas politiquement corrects. La baisse des charges, le crédit impôt-recherche, le grand emprunt, Oséo… Autant d’outils qui existent et qu’il faudrait booster. Leur défaut est d’avoir existé avant. Arcelor Mittal est important évidemment mais Microsoft, Facebook et Google le sont tout autant. Oui, Air-France va perdre 5 000 emplois mais Ryanair en créer deux fois plus.