BlackRock, le plus grand fonds d’investissement du monde, annonce la fin de la mondialisation.
Larry Fink, le président de Blackrock, a écrit à ses actionnaires pour indiquer que la pandémie et la guerre en Ukraine allaient signer la fin de la mondialisation engagée depuis plus de trente ans.

Dans cette lettre qu’il adresse à ses actionnaires, le président de BlackRock apporte certes son soutien au peuple ukrainien. Il annonce qu’il allait suspendre l’achat de titres russes mais surtout, il prédit que la mondialisation qui s’était organisée depuis l’effondrement du bloc communiste dans les années 1990, allait changer de rythme, d’ampleur et de forme.
Ce qui annonce un changement profond dans le fonctionnement du capitalisme mondial, pour les pays développés comme pour les pays émergents.
BlackRock est sans doute le plus gros des fonds d‘investissements privé du monde. D’origine américaine, il gère évidemment l’épargne des américains mais au-delà, déploie son influence dans le monde entier, parce qu’il est présent partout. Sa puissance de frappe dépasse les 10 000 milliard de dollars en encours m.
Larry Fink, le président de BlackRock, vient donc d’écrire à tous ses actionnaires que ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, avec la pandémie du Covid et la guerre en Ukraine annonce un changement de fond dans la structure et les montants des échanges mondiaux.
1er point : le fait le plus actuel est évidemment liées à la guerre en Ukraine qui va avoir pour conséquences l’isolement de la Russie des grands marchés financiers mondiaux. La Russie s’est isolée, parce que la réponse du reste du monde à sa déclaration de guerre a été d’imposer des sanctions commerciales et financières. Ce mouvement d’embargo et de gel des transactions démontre l’engagement des grandes entreprises à opérer dans un cadre conforme aux valeurs fondamentales qui dominent les civilisations, la liberté individuelle et le respect des règles du droit. « L'attaque brutale de la Russie contre l'Ukraine a bouleversé l'ordre mondial en place depuis la fin de la guerre froide, il y a plus de 30 ans. L'attaque contre une nation souveraine est quelque chose que nous n'avons pas vu en Europe depuis près de 80 ans, et la plupart d'entre nous n'auraient jamais imaginé que dans nos vies, nous verrions une guerre comme celle-là menée par une superpuissance nucléaire », ajoute-t-il.
Le président de BlackRock se félicite donc de ce que les grandes entreprises peuvent réaliser quand elles se retrouvent au diapason pour refuser la violence et l’agression. L’invasion russe a incité les nations et les gouvernements à s’unir pour rompre les liens financiers et commerciaux avec la Russie. « Unis dans leur ferme engagement à soutenir le peuple ukrainien ; écrit-il, les gouvernements du monde entier ont imposé des sanctions presque à l'unanimité, y compris la mesure sans précédent consistant à interdire à la Banque centrale russe de déployer ses réserves de change ». Larry Fink précise donc que BlackRock s’engage à contribuer aux sanctions et à suspendre l’achat de titres russes.
Comme beaucoup d’investisseurs, Larry Fink pense que la Russie s’est exclue du système économique mondial pour très longtemps parce que les conditions ne sont évidemment pas réunies pour accueillir des investissements et des technologies venant de l’extérieur. Les investisseurs ont besoin de visibilité à long terme et de sécurité, de garanties et de confiance. Les victimes d’une telle situation seront évidemment les populations de la Russie dans la mesure ou les capacités de développement et de progrès seront difficiles à restaurer.
2e point et c’est sans doute le plus fort et le plus pertinent de cette lettre aux actionnaires, le président de BlackRock considère que la guerre d’Ukraine, par sa violence et par les réactions qu’elle a engendrée a signé la fin de la mondialisation que le monde a connue au cours des trente dernières années. L’impact du conflit ne se va se limiter à l’Europe de l’est. Il va rejoindre les effets de la pandémie qui a déjà eu de profondes répercussions sur les tendances politiques, économiques et sociales. La Guerre va sans doute redistribuer les cartes de la géopolitique.
« Nous avions déjà constaté une connectivité entre les pays, les entreprises et même des personnes tendues. Pendant deux ans de pandémie, de nombreuses communautés et personnes se sont senties isolées et tournées vers l'intérieur. Je pense que cela a exacerbé la polarisation et les comportements extrémistes que nous constatons dans la société actuelle », ajoute-t-il. Il estime que l'impact du conflit affectera les décennies à venir « d'une manière que nous ne pouvons pas encore prédire ».
Fink explique qu'au début des années 1990, « lorsque le monde sortait de la guerre froide, la Russie a été accueillie dans le système financier mondial et a eu accès aux marchés financiers mondiaux. Au fil du temps, la Russie est devenue interconnectée au monde et est devenue profondément liée à l'Europe occidentale. Le monde a bénéficié des dividendes de la paix mondiale et de l'expansion de la mondialisation. Il s'agissait de tendances puissantes qui ont accéléré le commerce international, élargi les marchés financiers mondiaux, accru la croissance économique et contribué à réduire considérablement la pauvreté dans les pays du monde entier. »
Cette évolution est donc cassée. La pandémie avait déjà révélé les risques que portait une trop grande interdépendance entre les économies, la guerre accélère et renforce cette tendance. Et les changements vont affectes durablement deux grandes composantes de la vie économique.
D’abord, la spécialisation internationale des activités sera affectée avec notamment des chaines d’approvisionnement que nous allons raccourcir en rapprochement les moyens de productions des centres de consommation. Il est évident que les efforts de relocalisations industrielles vont se confirmer. La transition vers des systèmes économiques centrés sur la proximité.
Ensuite, les économies vont revoir de façon draconienne maintenant leurs politiques énergétiques.Les pays ne peuvent plus dépendre de sources d’approvisionnement qui ne serait pas sécurises totalement. Cela vise le gaz de Russie bien sûr, mais pas que. Ça vise d’une façon générale toutes les énergies fossiles, tous les hydrocarbures et au-delà toutes les matières premières qui peuvent permettent à des États qui les possèdent de prendre en otage les pays qui n’en ont pas.
Concrètement, la pandémie d’un côté, la guerre en Ukraine de l’autre, vont selon les