Compétitivité : Pourquoi le coût du travail n’est pas le seul problème

Ainsi, même avec un coût du travail 2 fois supérieur à un autre pays, nous restons compétitifs tant que la productivité reste 2 fois supérieure. Preuve en est, certaines relocalisent en France. Un phénomène certes marginal, mais des entreprises implantées à l’étranger en sont revenues, alors même que le coût du travail reste chez nous plus élevé. C’est le cas par exemple du lunettier Atol, Geneviève Lethu, Majencia, La Mascotte…
Pourquoi se réimplantent-elles ? Folie passagère ? Que nenni ! Jean-Charles Viancin qui avait implanté son entreprise de moules en silicone en Chine, explique pourquoi il cherche à se réimplanter en France : « Un ouvrier chinois a besoin d’avoir derrière lui un contremaître, un contrôleur de qualité, un team leader, un superviseur et un manager (…). Pour faire tourner une machine, on a besoin de quatre personnes alors qu’en France une seule suffit. Même si les salaires français sont encore 10 fois supérieurs aux salariés chinois, l’écart s’amenuise beaucoup en prenant en compte tout cela. » Sans compter, ajoute-t-il, les fréquentes coupures d’électricité qui le poussent à interrompre sa chaîne de production ou encore le fait que les distributeurs français sont prêts à lui acheter jusqu’à 15% plus cher si elle certifiée « Made in France ».
Conclusion, la compétitivité ne viendra que par des gains de productivité que seuls l’innovation et la formation permettront de réaliser. Les pays ayant un coût du travail plus élevé que la France, ont su, eux, rester compétitifs par la spécialisation qu’ils ont opérée sur des secteurs haut de gamme ou de pointe à forte valeur ajoutée avec des emplois très qualifiés donc peu concernés par la concurrence internationale des pays à bas coût.