Crise : Le paradoxe de l’aubergiste

Par un matin triste, un voyageur arrive dans le village presque mort. Il gare sa voiture devant la seule auberge, prend son bagage, descend et se présente a l’hôtelier :
– « Bonjour, je viens ici pour trois jours minimum, je dois faire des relèvements et écrire des rapports, auriez vous une chambre de libre ? »
– L’hôtelier : « Nous en avons beaucoup de libres… Montez à l’étage et choisissez celle qui vous plaît »
– Le voyageur : « Très bien, je vais vous payer tout de suite comme cela, ce sera fait, je vous dois ? »
– L’hôtelier : « Pour trois jours, 500 euros »
Le voyageur pose 500 euros sur le bureau de l’hôtelier et monte à l’étage.
L’hôtelier fou de joie, prend l’argent et se précipite chez le boucher, son voisin.
– « Salut, je te devais 500 Euros, et bien ne m’embête plus avec cela, je te les rembourse, les voilà ! »
Le boucher n’en revient pas. Il empoche l’argent et se rend immédiatement à la supérette du village où les rayons sont désormais vides.
– « Salut dis le boucher, je vous devais 500 euros depuis un an, et bien je vous les rembourse ! »
L’épicier tout content s’en va à son tour ainsi rembourser ses dettes au boulanger, le boulanger au docteur et le docteur à Edith… Edith était une femme connue dans le village tout entier pour faire commerce de son corps. Officiellement, elle offrait des massages.
– « Edith, je t’avais dis que je réussirai à te payer ! Depuis le temps, je t’apporte 500 euros. Ca ira ? »
Edith en pleurait … Puis reprenant ses esprits, elle sort de chez elle pour aller voir l’aubergiste.
-« Bonjour, tu vas être surpris mais je t’apporte 500 euros, je te les dois bien pour toutes les fois où tu m’as passé une de tes chambres ! »
Alors que l’aubergiste comptait les billets, son client voyageur était descendu de l’étage un peu dépité.
-« Vous savez… j ai changé d’avis, ce serait trop long à vous expliquer, mais vos chambres sont très belles, c’est pas le problème. Il faut que je retourne chez moi… Je suis désolé. Je vous avais laissé de l’argent !? »
-« Pas de problème, je vous le rends. Voila vos 500 euros » dit l’aubergiste.
Pour résumer cette histoire, disons qu’il ne s’est pas passé grand-chose, personne n’a trouvé de l’or, personne n’a gagné au loto. Le seul événement notable est le passage d’un voyageur qui est reparti sans rien acheter… Il n y a donc pas eu création de richesses.
Pourtant, en moins d’une heure, nous avons assisté à un miracle. Le climat dans le village a totalement changé, les gens du village, qui étaient tous endettés ont remboursé leurs dettes. L’aubergiste, le boucher, l’épicier, le docteur et la prostituée. Du coup, ils se sont mis à se reparler, à plaisanter et à créer. Ils vont pouvoir à nouveau se faire confiance…