Elon Musk... malade, fatigué, dépassé.... perd pied en pleine conférence

Semaine bien noire pour Elon Musk. Les fans sont catastrophés par l’essoufflement des ratages de leur idole. Les autres s’en moquent un peu mais considèrent que c’est le début de la fin d’un rêve.

Ratage

Les actionnaires du groupe Elon Musk et tous ses fans ont vécu une semaine catastrophique. Non pas parce qu’ils ont perdu beaucoup d’argent en quelques jours et que leur gourou a, de nouveau, cédé sa place d’homme le plus riche de la planète à Bernard Arnault. Mais parce que leur idole s’est déboulonné tout seul de son piédestal par une présentation très décevante devant les investisseurs. Elon Musk a été incapable de répondre aux attentes qu’il avait lui-même suscitées sur l’avenir de son groupe.

Plus grave, il a été décevant sur le fond comme sur la forme pour reprendre l’expression d’Anthony Morel en début de semaine dans Good Morning Business sur BFM Business. Dans son incontournable chronique, il en aurait presque pleuré en racontant la façon dont Elon Musk s’est fourvoyé. Enfin, pleuré, c’est exagéré parce qu’il en a vu d’autres dans "Culture geek." Mais quand même, on sentait qu’il était secoué. Elon Musk, pour beaucoup, c’est un peu le Mick Jagger de la tech. Il n’a pas droit de décevoir.

Sauf que la tech, ce n’est pas le rock’n’roll, la tech fait rêver mais le rêve se construit grâce à des produits, des entreprises, des capitaux et des emplois. On n’est pas dans le show business. Même si parfois la communication des grands patrons du digital ressemble à un   show diffusé dans le monde entier.

Le dernier show d’Elon Musk était raté. Et si le ratage a provoqué un coup de tonnerre à la bourse, c’est parce qu’il n’a rien dit sur l’avenir de Tesla, de SpaceX ou de Twitter et surtout parce qu’il n’est pas apparu très en forme. Abattu, découragé, sans punch.

Or, Elon Musk n’avait pas ce droit, compte tenu de son parcours et des promesses qu’ils portent.

Twitter, Space X, Tesla....

Sur Twitter, la dernière acquisition, il reste très contradictoire à tel point qu'on se demande véritablement s’il avait envie d’en prendre le contrôle et si aujourd’hui, il a un vrai projet. Or Twitter lui a couté très cher, trop cher : 45 milliards de dollars. A partir de Twitter, son image s’est ternie. Avec Twitter, il s’annonçait comme le roi du monde, capable de régénérer la démocratie. Mais on retiendra qu’il a commencé par beaucoup sabrer dans les effectifs ce qui, dans le monde de la tech, a fait désordre. Sans définir ses objectifs.  

Avec SpaceX, fondé en 2002, il voulait révolutionner la conquête de l’espace. Il a contribué à changer beaucoup les process. Ses premières fusées pas trop chères et surtout (coup de génie) des fusées réutilisables et par conséquent, moins polluantes. Il a pris une part importante sur le marché des lanceurs de satellites.  Il a d’ailleurs lancé tout un chapelet de petits satellites de télécommunications autour de la Terre pour offrir l’internet rapide à des populations qui habitent dans des régions mal équipées. Et ça a marché. Parce que son réseau Starlink fonctionne aujourd’hui. Outre-les Etats-Unis et une partie de l'Australie, du Chili, du Brésil, la liste des pays où Starlink est actuellement disponible est déjà longue :  le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France,  l'Espagne, l'Italie et toute l'Europe. Ce qui a permis à Elon Musk d’offrir aux Ukrainiens l’accès à internet gratuit et surtout un service de géolocalisation des armées fort utile pour suivre les offensives russes. Tout cela lui a valu la sympathie des Occidentaux. Cela dit, quand au bout de six mois, il a réduit l’accès gratuit, son initiative a été mal perçue. Elon Musk n’a pas donné les explications que la presse internationale attendait.

La star a pali

Enfin sur Tesla, qui est aujourd’hui la locomotive de son groupe, la cash machine, il a été assez peu disert. Avec Tesla, il faut reconnaitre qu’il a révolutionné les véhicules électriques à partir de l’an 2000. 20 ans plus tard, Tesla est devenu l’un des tout premiers constructeurs automobile dans le monde.  Le premier sur l’électrique. Alors aujourd’hui le monde entier attendait celui qui promettait la révolution technologique permanente. Mais il n’a rien dit. Il n’a rien annoncé comme nouveau modèle, rien de nouveau sur la voiture autonome, ni sur les batteries pour répondre à la question du pouvoir d’achat et de l’inflation, il a promis d’être capable de sortir une voiture Tesla moitié moins chère qu’actuellement, mais n’a pas dit exactement quand ni comment. Il a aussi confirmé la construction d’une immense usine automobile pour sortir 20 millions de véhicules par an en 2030. Alors qu’il n’en produit que 15 fois moins actuellement. Autre précision, le projet d’usine est situé au Mexique, ce qui n’est pas dans l’air du temps aux États-Unis qui essaient de rapatrier des industries sur le territoire américain.

Tout cela est évidemment très décevant. La bourse l’a donc sévèrement sanctionné. Sa capitalisation a dû perdre près de 20 milliards de dollars. Ce qui permet à Bernard Arnault de redevenir l’homme le plus riche du monde. D’autant que LVMH va forcément profiter à plein de la reprise très rapide de l’économie en Chine.

Mais ce qui est décevant aujourd‘hui chez Elon Musk, c’est que, jusqu’alors, il incarnait le succès de l’entreprenariat de demain. L’homme est à l’origine de beaucoup d’innovations. Sans revenir à ses premiers succès comme Paypal, instrument de paiement qui a bouleversé l’industrie bancaire, c’est lui qui a fait avancer le véhicule électrique, qui est à l’origine de Hyperloop (système ferroviaire à grande vitesse en Californie), cybertruck (un pick up surpuissant et éclectique). Mais au-delà, il était devenu un pionnier de la protection de l’environnement, de la RSE pour reprendre une expression française sans parler des idées qu’il avait ébauchées sur l’organisation digitale d’une société.  

Bref, les fans qui formaient une immense secte ont découvert que leur gourou n’avait plus la pêche. La star a pali. Alors comme Anthony Morel, il ne faut pas se désespérer. Ça n’est pas la première fois que qu’Elon Musk apparait déprimé. Ça n’est surtout pas la première fois que les boursiers s’étouffent et que la valeur descend de quelques étages dans l’échelle des indices. C’est peut-être même l’occasion de racheter pour mieux rebondir. Elon Musk sait faire aussi ce type d ’aller et retour.

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