Enfin de bonnes nouvelles : l’OCDE révise à la hausse les prévisions économiques mondiales et la France n’est pas mal placée.

L’OCDE annonce un rebond de 5,6% cette année de l’économie mondiale et 4% pour l’année prochaine. La grosse surprise, c’est la performance attendue par la France, la meilleure de l’Union européenne.

Pour le gouverneur de la Banque de France, il n’y aura pas de récession en France en 2021 et pour l’OCDE, le rebond de l’économie mondiale va être plus fort que ce que l’on prévoyait. Les perspectives économiques mondiales se sont améliorées avec le déploiement de la vaccination contre le COVID-19 et l'adoption aux États-Unis d'un vaste plan de relance, a annoncé mardi l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en relevant ses prévisions de croissance.
L'économie mondiale devrait donc croitre de 5,6% cette année et de 4% l'an prochain. L’OCDE prévoyait en décembre une croissance de 4,2% pour 2021 et de 3,7% pour 2022. Les moteurs tournent donc plus vite que prévu.
La Chine arrive en tête du hit-parade mondial avec une prévision de 7,8%.
Les États- Unis devraient croitre de 6,5% en 2021 et de 4% pour 2022.
La zone euro devrait finir l’année à +3,9% et 2022 à +3,8 %.
La France devrait réaliser +5,9% en 2021 soit mieux que l’Espagne à +5,7%, l’Italie à +4,1% et l‘Allemagne à +3,6%.
C’est presque le monde à l’envers. La Chine conforte sa position de leader mondial alors qu‘elle n’a toujours pas donné les informations que le monde entier réclame sur l’origine du virus. Les États-Unis, que Donald Trump a laissés sur un trend à 3%, se retrouvent en croissance deux fois plus rapide.
Quant à l’Union européenne, elle est certes très en retard mais le détail entre les pays est à l’opposé de l’habitude qui donne en général l’Allemagne grande gagnante.
En fait, ces chiffres confirment finalement les premières prévisions sur lesquelles ont travaillé Jean Tirole ou Olivier Blanchard, l’ancien chef économiste du FMI, et qui serviront au travail que la Commission Arthuis doit donner au président de la République pour préparer l’après-Covid. L’après-Covid ne sera donc pas catastrophique, y compris en Europe où l’on craignait que les systèmes très assistés s’effondrent dès que les perfusions seraient débranchées.
Cet optimisme n’exclut pas un certain nombre de risques.
Le premier de ces risques est lié aux campagnes de vaccination. Tout va dépendre de l’intensité des vaccinations, de l’évolution des variants du virus et des restrictions sanitaires.
D’où la recommandation de l’OCDE de ne pas relâcher les mesures sanitaires et surtout de veiller à ce que toutes les ressources soient mobilisées pour produire et déployer les vaccinations, le plus vite possible.
Mais ça n’est pas tout, la Chine doit continuer à booster le commerce extérieur et les plans de relance vont se multiplier lors de ce premier semestre 2021.
Le plan américain est particulièrement puissant puisqu’il atteint les 1 900 milliards de dollars. Il vient d’être approuvé par le Sénat et sera promulgué au cours de la semaine prochaine par Joe Biden.
Enfin, dernière précision, l’OCDE ne voit pas de changement notoire dans la politique monétaire des banques centrales.
Normalement et pour toutes ces raisons, si tout se passe correctement dans tous les pays, le PIB mondial rejoindra en juillet 2021 son niveau d’avant la pandémie.
Oui mais l’Europe va rester en retard et les experts y voient là trois raisons.
La première raison est que les confinements dans les pays européens ont été relativement plus sévères et plus longs qu’ailleurs ;
La deuxième raison est que le modèle social dans les pays européens est particulièrement généreux, il est donc couteux. Il faut amortir les déficits. Et accompagner les entreprises malades.
La troisième raison est que l’Europe a toujours des problèmes de coordination de ses politiques stratégiques ; la gestion de la pandémie en a donné un exemple qui laissera des traces.