Espagne : Endetté mais lucide

Ce taux de croissance prévu par le gouvernement espagnol s’ajoute à celui du 1er trimestre en baisse lui aussi de 0,3 %. Une preuve de plus que l’économie espagnole s’enfonce dans la récession. Le constat est simple. L’immobilier est en panne, la construction est en panne, l’agriculture est assez pauvre et le tourisme très concurrencé. Dans ce contexte, le taux de chômage avoisine les 20%, les services publiques n’ont plus les moyens de fonctionner et le système bancaire vacille, d’où l’aggravation du déficit.
Pourtant le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, fait face et sait rester lucide. Après avoir garanti la solvabilité de ses banques, il a négocié avec Bruxelles un report de son calendrier de redressement budgétaire. En outre, Rajoy n’a guère apprécié que les dirigeants français viennent suggérer que l’Europe l’aide à recapitaliser son système financier. Il ne s’est également pas caché de sa contrariété lorsqu’il a entendu François Hollande expliquer qu’il faudrait utiliser les fonds structurels pour relancer la croissance. «Les fonds structurels ne peuvent pas servir pas à financer des déficits de fonctionnement mais des projets». Au moins, la réponse est claire. Mercredi, il est peu probable que François Hollande puisse compte sur l’Espagne pour appuyer ses positions lors du sommet préparatoire.