Espagne : Le système financier dans la tempête

Depuis quelques jours, une violente tempête financière fait trembler toute la zone euro et notamment l’Espagne. Le Premier Ministre espagnol a essayé de calmer le jeu en reconnaissant qu’il était « très difficile de se financer ». Sans succès.

D’où vient le problème espagnol ?

L’Espagne est aujourd’hui complètement piégée par la crise de son immobilier. Les Espagnols se sont beaucoup endettés à titre privé pour acheter de l’immobilier. Or, la crise fait que l’immobilier n’est pas exploité : il n’est pas revendu ou loué. Et pour cause, les Espagnols ont perdu leur travail, ils ne peuvent pas rembourser leurs emprunts, du coup les banques sont asphyxiées. Sans liquidités. C’est le cas de Bankia qui aurait besoin de 19 milliards d’euros pour tenir debout. Une somme à laquelle il faut ajouter les 4,5 milliards déjà versés, soit au total 23,5 milliards. Le Premier Ministre  Mariano Rajoy a dit ce matin que son gouvernement réussirait à sauver la banque.

Peut-il vraiment le faire ?

La réponse est non. Le gouvernement n’a absolument pas les moyens de recapitaliser ses banques parce que, derrière Bankia, il y a plein de petites banques régionales qui sont dans le même état. Sans compter le déficit public qu’il faut combler. Plus grave, l’Espagne à du mal à emprunter de l’argent. Aujourd’hui par exemple, les taux d’intérêt sur 10 ans montrent bien la difficulté. L’Allemagne emprunte à 1,37%, la France à 2,50% et l’Espagne à 6,45%.

Devra-t-on aider l’Espagne ?

Il faudra trouver une solution soit par la BCE, soit le FESE, soit par des aides directes des pays de la zone euro. Parce que personne en Europe ne peut se permettre de laisser tomber les banques espagnoles.  Sur la Grèce c’était à la limite gérable mais sur l’Espagne l’effet systémique serait catastrophique. On n’a pour l’instant ni l’avis de la France, ni celui de l’Allemagne.

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