Face au risque de pénurie de gaz, les écologistes n’ont que des réponses punitives.

Les écologistes ne changeront donc jamais… Les risques de pénurie d’énergies mériteraient d’autres réponses qu’un réflexe punitif ou restrictif. A entendre Sandrine Rousseau, il suffirait d’arrêter de travailler, de voyager sur les autoroutes et même de respirer pour économiser l’énergie

La perspective de pénurie d’approvisionnement en gaz et par conséquent en électricité annoncée par le gouvernement pour l’hiver prochain est évidemment destinée à préparer les Français à un certain nombre de changement et sans doute d’efforts. Or, on va s’apercevoir très vite que les hommes politiques ne sont pas sur la même longueur d’onde… Et une fois de plus, la majorité des écologistes vont reprendre leur analyse idéologique d’un système économique qui nous conduit dans l’impasse et qui nécessite un changement radical.

Sur le diagnostic, la menace de pénurie n’est que le résultat d’une dépendance extrême aux approvisionnements russes et cette dépendance est liée à l’obsession d’une croissance économique qui consomme de plus en plus d’énergie et par conséquent, émet de plus en plus de carbone dans l’air. D’où la pollution, d’où le réchauffement climatique.

A partir de ce diagnostic très rodé qui s’appuie sur une réalité, les économistes en déduisent que la seule solution sera de changer de mode de vie, et par conséquent, qu’il faudra produire moins et consommer autrement.

Ce raisonnement est parfait parce qu’il fournit, clef en main, une explication à toutes nos difficultés. D’où son succès.

Le problème, c’est qu’il n’ouvre aucune porte à l’analyse des erreurs du passé. Pas un mot sur l’invraisemblable faute de stratégie des écologistes allemands qui, en stoppant net toute production nucléaire, se sont liés aux Russes pour s’approvisionner en gaz et même accepter de rouvrir des centrales au charbon.

Le problème, c’est qu’aujourd‘hui, les écologistes français continuent de faire barrage au nucléaire français et se replient sur des dispositifs de contrainte pour baisser les consommations, plutôt que de chercher les alternatives et surtout parier sur l’intelligence du consommateur et des systèmes d’incitation plutôt que de contrainte.  

Les dernières interventions de Sandrine Rousseau, député EELV-nudes et chef de file de ce courant n’ont pas, ces derniers jours, brillé par leur originalité. Face aux incendies de forêt, on n’a pas trouvé beaucoup de solutions extraordinairement convaincantes pour réparer les dégâts et préparer l’avenir, hormis d’apprendre que le mieux serait de « laisser faire la nature. »

Face aux risques de pénuries d'approvisionnement d'électricité annoncés par le gouvernement pour cet hiver, la ministre de la Transition énergétique a commencé à inviter les Français à réfléchir sur un changement de comportement, pour réduire la clim ou le chauffage, ou même l’éclairage des commerces. Agnès Panier-Runacher reste prudente sur les moyens à mobiliser. Elle a raison.

Sur Europe 1, cette semaine, Sandrine Rousseau semble déborder de solutions. « Si on veut économiser l’essence, dit-elle, il faut augmenter le recours au télétravail. Baisser la TVA sur le transport en commun et diminuer la vitesse sur les autoroutes, prendre le train, et il faut renverser la table pour la remettre à l’endroit. » Comprenne qui pourra !

Ces idées ne sont pas toutes nulles ou non avenues. Elles sont inapplicables, inefficaces ou toxiques. D’abord, toutes ces idées présupposent qu’il suffit de les décider pour qu’elles soient appliquées.

Le télétravail, oui bien sûr, mais pour qui, pendant combien de temps, et qui va le décider ? Une administration, un ministre. Le télétravail est décidé par les entreprises en fonction de l’intérêt de l’entreprise et du salarié. C’est d’ailleurs ce qui est fait (et bien fait actuellement.)

Encourager les transports en commun, le train, éviter de voyager et interdire l’avion comme le maire de Lyon qui voudrait commencer à l’interdire - le week end, seulement - diminuer la vitesse sur les autoroutes etc. Ce type de propositions est évidemment inapplicable et stupide. Toutes les obligations, et les contraintes sont, par définition, liberticides et conduisent à être détournées ou imposées par un Etat autoritaire. Les écologistes ne prônent pas l’installation d’un régime autoritaire, mais on sent bien que pour eux la lutte pour le climat serait plus facile. Comme en Chine sans doute, dont ils ne parlent jamais et pour cause, la Chine est le plus gros pollueur de la planète (90 % des émissions de gaz à effet de serre de la planète). 

Ce qui est difficilement compréhensible, c’est que les écologistes ne mettent pas leur talent, leur expertise et leur pouvoir de séduction au service de la pédagogie de la réalité. Il y a des urgences :

- calcul de l’empreinte carbone de toutes les composantes du PIB. Proposer le train plutôt que la voiture supposerait qu’on sache exactement le cout carbone du train par rapport au cout carbone d’une voiture.  Et ça serait possible évidemment.

- fixation d’un prix du carbone émis dans le système de production facturation de ce coût au consommateur.

- mettre systématiquement en place des systèmes de bonus/malus pour généraliser le jeu de l’incitation pour peser sur le comportement de consommation. Limiter la vitesse sur autoroute n’a aucun sens. Moduler des tarifs d’autoroute en fonction de la vitesse de la voiture est tout à fait possible. Les logiciels de péage le permettraient. Dans ce cas-là, Sandrine Rousseau a raison :"Pour ceux qui ont la chance de partir en vacances, ça peut coûter bien moins cher de partir en voiture que de partir en train » et plus ça consommerait moins de carburant. Mais les écologistes ne sont pas « fana » de digital. Par culture, ils