Formation, logement, transports : les applications mobiles incontournables dans la recherche d’un emploi révèlent les vraies causes du blocage.

Le Ministère du travail sort une application révolutionnaire pour gérer la formation alors que les initiatives privées se multiplient pour fluidifier le marché de l’emploi. Bien, mais ça met aussi au grand jour les blocages…



L‘application mobile destinée à gérer la formation va forcément révolutionner le marché de la formation. C’est tellement important qu’à l’avenir, si on doit retenir une seule chose de l’action de Murielle Pénicaud, la ministre du travail, ce sera cette application capable de gérer le compte formation de tout salarié, Mon Compte Formation. Chacun va donc connaître le montant de son compte en euros et va pouvoir le débiter en fonction de ses choix de formation professionnelles et ses choix seront construits en fonction de ses envies personnelles, des offres du marché et surtout des potentialités d’emplois futures ou d’évolution de carrière.
L’uberisation du marché de la formation va échapper aux nombreux intermédiaires qui existent, à moins qu'ils ne soient capables de présenter de véritables offres.
Le marché des formations représente 32 milliards d’euros annuel. Près de 40% de ce chiffre sont générés par les formations professionnelles qui sont dispensées par plus de 90 000 organismes. Le marché de la formation est donc un tremplin économique essentiel pour la France, pour le développement des entreprises, l’accès à l’emploi ou le maintien des postes.
Les consommateurs sont à la recherche constante d’améliorations et de distinctions. L’application doit leur permettre de choisir leurs fournisseurs plus aisément. Quant aux prestataires, ils pourront suivre les tendances et se démarquer de la concurrence pour fidéliser leurs clients.
Ajoutons qu’à partir du compte formation digitalisé, les outils numériques vont permettre de proposer des formations à distance qui n’impactent pas nécessairement le temps de travail. Le e-learning est une option qui ouvre désormais accès à des apprentissages individuels sur-mesure, sans pour autant écarter les formations collaboratives.
Pour information, plus de 20% des formations sollicitées par les entreprises concernent les langues. Viennent ensuite toutes les formations dans le développement informatique, là où les besoins d’emplois sont les plus nombreux. Viennent ensuite toutes les formations qui préparent à l’amélioration de la sécurité-qualité, compte tenu des obligations légales. Enfin, une demande très forte des salariés porte sur tout ce qui touche au développement personnel et aux techniques de management.
Ce qui est très intéressant dans cette évolution, c’est l‘emprise du mobile dans la recherche de l‘emploi.
Selon une étude réalisée par Hello work, qui est devenu le principal acteur digital sur le marché de l’emploi et de la formation. On a cinq points qui changent considérablement la donne dans un recrutement :
81% des candidats à l’emploi utilisent leur mobile dans la recherche d’emploi ;
2/3 des candidats ont accès à leur CV depuis leur smartphone ;
2/3 des recruteurs utilisent des « offres augmentées » (contenu enrichi, photos, vidéos…) ou ont l’intention de le faire.
Plus d’un candidat sur deux (54%) passe plus de temps sur une offre d’emploi quand elle comprend des photos ou des vidéos de l’entreprise qui recrute.
46% des candidats se déclarent intransigeants sur la distance domicile/travail. On retrouve là un des premiers ressorts du mouvement des gilets-jaunes mais aussi une tendance de fond de la génération des Millenials qui veulent pouvoir travailler de partout dans le monde.
Plus précisément, cet engouement pour l’utilisation des applications mobiles dans la recherche d’emploi permet de mieux savoir comment le candidat choisit les offres auxquelles il postule. Les sites internet d’offres d’emploi restent de loin les outils les plus utilisés par les recruteurs (85%) comme par les candidats (96%). L’offre parfaite n’existe pas. La rémunération fait débat : 32% des candidats se déclarent flexibles à ce sujet, quand 45% ne le sont pas du tout. Parmi les critères sur lesquels les candidats sont les plus flexibles, on retrouve l’intitulé de poste (36%) et les avantages proposés (31%). La formation est un de ces avantages justement. Cela dit, la distance travail/domicile est un élément déterminant pour ne pas dire essentiel. Cette caractéristique est très importante parce qu’il apparaît que la distance entre le domicile et le job est un des principaux points de blocage ou de frein à la mobilité.
Et parmi les facteurs de blocage, on se heurte évidemment au manque de communication et de transport, à la rigidité qu’impose l’habitat et la propriété du logement, très souvent financés à crédit, engageant et par conséquent, difficile à revendre.