Hervé Novelli : « Le patronat fait fausse route en acceptant la taxation des CDD »

Dès le 1er juillet, les cotisations employeurs à l’assurance chômage augmenteront de 3% sur les CDD inférieur à 1 mois et de 1,5% pour ceux compris entre 1 et 3 mois. C’est un des points qui aura été le plus dur à faire passer, lors des négociations sociales de vendredi qui réunissait représentants du patronat et syndicats. Pour Hervé Novelli, ancien ministre des PME, en taxant les CDD, les partenaires sociaux ne prennent pas le problème dans le bon sens.
Que pensez-vous de l’accord signé vendredi entre les partenaires sociaux?
C’est un accord qui a le mérite d’exister mais pas de quoi en faire une grande victoire sur la flexibilité. Je note aussi que c’est un accord qui offre des contreparties intéressantes aux salariés, comme la généralisation de la complémentaire santé. Mais du côté des entreprises, ce n’est pas ça qui va permettre de redonner la confiance aux entrepreneurs et créer de l’emploi.
Pourquoi ?
Je crois d’une part, que la taxation des contrats courts n’est pas la bonne solution. On va renchérir le coût de l’emploi. Et d’autre part, les dispositions sur la souplesse du travail devront faire leur preuve. Elles renvoient souvent aux grandes entreprises plus qu’au tissu des PME. Le problème, c’est qu’avec cet accord ou avec une majorité qui légifère, on est dans tous les cas éloigné de la réalité des entrepreneurs.
Qu’aurait-il fallu faire selon vous ?
Le patronat fait fausse route en acceptant la taxation des contrats courts pour qu’ils soient moins nombreux. Dans ce sens c’est ridicule. On aurait mieux fait de s’attaquer aux règles qui régissent le CDI et de voir pourquoi il est si peu utilisé dans notre pays. Cette réalité, les partenaires sociaux ne l’on pas abordé. Le vrai problème, c’est qu’en France il y a une surprotection du CDI. Ca dissuade d’en signer alors que c’est ce contrat qui devrait être une forme usuelle.