Hollande/Merkel : Les 3 dossiers sur lesquels ils doivent s’entendre

Ce soir à Bruxelles, il ne faut pas s’attendre à ce que le Président français et la Chancelière se quittent en étant d’accord sur tout. D’abord parce que les divergences sont énormes et qu’ensuite, François Hollande est toujours en campagne électorale pour les législatives. Ceci étant, il y a des dossiers sur lesquels tout le monde a intérêt à se mettre très vite d’accord.
Le plus urgent des dossiers, c’est la Grèce. Tout le monde va affirmer haut et fort la nécessité du maintien de la Grèce dans l’euro. Mais qui aura le courage politique de dire à quel prix ? Les pays de la zone euro peuvent éventuellement accepter d’allonger les délais de paiement. Mais les pays de la zone euro n’accepteront jamais que les Grecs soient dispensés de faire des réformes d’organisations, un système de fiscalité, qui par exemple, qui n’est toujours pas mis en place.
L’autre dossier porte sur la croissance. Là encore, tout le monde est d’accord. C’est une évidence. Mais l’Allemagne n’acceptera jamais une relance keynésienne de la croissance, c’est-à-dire une relance qui passe par l’injection de monnaie. La croissance doit être le résultat d’un effort de compétitivité. La France ne s’est pas exprimée très clairement là-dessus.
Enfin, les Eurobonds font aussi partie du lot. La France soutient que l’Europe pourrait s’endetter. La réponse est oui, à condition que les pays garantissent ces nouvelles dettes. Or, pourquoi garantir des dettes dont on ne contrôle pas l’usage ? Les Eurobonds ne seront possibles que s’il y a un début de gouvernance commune et un engagement strict sur l’équilibre des finances publiques. En revanche, il n’y aura aucune difficulté à créer des Project-bonds, ça existe déjà. Le « Grand Emprunt », par exemple, appartient à cette catégorie. Il faut simplement trouver les projets.
Ce soir, tout ce que les pays de la zone euro vont mettre sur la table sera possible à trois conditions. Que chaque pays fasse le ménage chez lui, qu’il respecte les procédures de désendettement et d’équilibre et que l’on mette en place un processus de mutualisation, donc d’intégration. Tout serait si différent si nous arrivions à créer les Etats-Unis d’Europe.