Kering, l’entrepreneur qui est passé du bois au luxe en une génération

 

Kering est un nom connu dans les affaires depuis 2013, la saga de ce géant du luxe a pourtant commencé bien avant, dans un monde bien différent du luxe...

L’histoire de François Pinault est saisissante parce que cet homme-là ne part pas de grand-chose. Fils de paysan, sans diplôme – lui qui a parlé toute sa jeunesse le patois breton, a su se faire une place dans l’élite internationale.

En 1960, il se marie et reprend l’entreprise de bois de son beau-père.

Deux ans plus tard naissent les Etablissements Pinault, spécialisé dans le bois.

Mais déjà, François Pinault se montre très habile sur certains coups. Il vend puis rachète plus cher les parts de son entreprise. Il spécule en bourse sur le sucre, ce qui donnera d’ailleurs lieu à un film avec Gérard Depardieu.

Le voilà maintenant avec un beau patrimoine. Industriel respecté, financier redoutable, François Pinault veut maintenant étoffer son tableau de chasse.

Grâce aux prêts généreux de la banque la plus puissante de l’époque, le Crédit Lyonnais, un certain nombre d’entreprises tombent dans son escarcelle : Printemps Redoute, la Fnac, Conforama.

La distribution lui plait mais dans les années 90, François Pinault opère un virage majeur.

Comme c’est un patron qui commence à avoir une certaine renommée, il côtoie les grands noms parisiens de la comm… Un jour, une petite souris va lui parler d’une maison de luxe italienne à reprendre : Gucci.

Pourtant il y a déjà un Français sur le coup. Bernard Arnault rachète depuis quelques temps des actions Gucci sur les marchés. Le dirigeant de Gucci, Domenico De Sole, semble avoir fait son choix. Il demande à François Pinault de l’aider face à cette OPA hostile.

La bataille pour Gucci fut homérique. François Pinault souscrit à l’augmentation de capital qui lui est réservée. Par cette même opération la part de Bernard Arnault dans Gucci est diluée. L’histoire continuera encore des années devant les tribunaux.

PPR cède peu à peu des entreprises, même la filiale historique de bois pour s’acheter du prestige. Yves Saint Laurent en 1999, Boucheron et Balenciaga suivront.

Mais François Pinault va rapidement compter sur sa descendance pour prendre les rênes de son empire. Quand son fils, François-Henri, accède à la tête de PPR, il change le nom du groupe, Kering. Pour paraitre plus international et en même temps, garder une consonance bretonne. Mais le fils va surtout chercher à perpétuer l’œuvre de son père dans le luxe, en ne se focalisant le groupe plus que sur le luxe.