L’édito du jour – 2011: Les raisons d’une croissance molle…très molle

Ça bouge et ça va bouger dans l’immobilier et dans l’automobile parce que ce sont les deux secteurs clefs de l’activité et de l’emploi. Deux secteurs qui avaient été fortement aidés, perfusés par l’état et à qui l’on a retiré toutes les perfusions. Résultat : L’activité dans ces secteurs va se calmer, et dessine une tendance de ce que peut-être 2011.
Dans l’immobilier d’abord. La hausse des prix qui avait été très forte en 2010 en moyenne 8,7 % selon le réseau des agents immobilier Century21. Ces prix vont retomber aux alentours de 3% cette année. Alors c’est bien pour les acquéreurs, à Paris par exemple la moyenne des hausses a dépassé les 18% et le prix des appartements était devenu inabordable. Il faut compter 8000 euros le m². Donc si ca se calme c’est bien sauf qu’il y aura moins de vendeurs et que le marché va se figer. D’autant que le neuf va se ralentir aussi puisque on a supprimé beaucoup des aides fiscales.
Deuxième secteur clef c’est l’automobile. Ici encore ça va se calmer. Les immatriculations vont diminuer, pour deux raisons parce que aides ont disparues et que le prix de l’entretien et d’utilisation des voitures, va augmenter. En moyenne de 5% en 2011. L’assurance de 8% , les garages de 6% et le carburant 5% ! Résultat des courses, on va moins utiliser la voiture en dépit de tous les efforts qui seront fait par les constructeurs pour nous convaincre du contraire.
Or l’immobilier d’un coté et l’automobile de l’autre sont les deux secteurs moteur de la croissance et de l’emploi. Leur ralentissement explique que la croissance sera molle.
Enfin, troisième marqueur à surveiller, l’inflation.
Le chiffre est tombé hier soir. L’inflation a atteint 2,2 % dans la zone euro en décembre. C’est plus que ce que prévoyait la banque centrale. C’est plus que la croissance. En vérité, cela est dû à la hausse des prix des produits importés et des carburants. Mais cela signifie surtout que les taux d intérêt vont monter, y compris le taux du livret A ! Cela veut dire enfin, que cette inflation va grignoter le pouvoir d’achat. On aura donc une pression forte sur les salaires en 2011 et les entreprises n’auront pas les moyens d’y répondre.