La cacophonie fiscale des candidats à la Présidentielle

La TVA sociale. Au départ, l’idée est bonne. Alléger le coût du travail pour augmenter la compétitivité, oui tout le monde est d’accord. Compenser la baisse des charges sociales par une augmentation de TVA, pourquoi pas. Ceci dit, c’est un chantier énorme qui ne produira aucun effet immédiat puisque il n’apporte pas de recettes fiscales supplémentaires. Il ne fait que transférer 30 milliards d’euros de la main du salarié à celle du consommateur. Donc pourquoi vouloir la mettre en place aussi vite ? Le sommet social offrira des arguments pour retarder l’accouchement. C’est un peu ce que laissait entendre François Fillon lors de ses vœux.
La taxe sur les transactions financières. Cette idée est défendue par tout le monde, parce que tout le monde se dit qu’il faut punir la finance et les banques qui spéculent. Nicolas Sarkozy veut montrer qu’il est capable d’infliger cette punition. Zorro est arrivé. Ce faisant, il va surtout punir les entreprises financières françaises qui partiront à Londres. Il va aggraver le coût de la dette française et il rend un peu plus difficile la relation franco-allemande. Résultat, on commence à se dire qu’il va falloir étudier plus à fond le projet.
Le quotient familiale. Avec la suppression du quotient familiale, le PS a dans l’idée de reformer ce système qui profite aux familles nombreuses et de le supprimer pour les riches qui font des enfants. Manuel Vals ne manquait pas de conviction sauf qu’on s’est aperçu dans l’entourage de Hollande, Michel Sapin, notamment que ce projet idéologique ouvrait un chantier de 10 milliards d’euros et déstabilisait 4 millions de familles sans avoir l’assurance que les plus pauvres en profiteraient. Il faut donc faire machine arrière.
La conclusion de tout cela, c’est que l’on ne peut pas utiliser la fiscalité pour faire la morale. Ça ne marche pas. La fiscalité ne sert qu’à une chose, à financer les dépenses publiques. Donc les hommes politiques devraient commencer par vérifier s’il n’y a pas trop de dépenses publiques. D’autre part, cette cacophonie ne contribue pas à améliorer la crédibilité des hommes politiques. On a besoin de dirigeants qui nous racontent une histoire, pas des histoires.