La démondialisation, quelle c******* !

La démondialisation, un mot sacrément à la mode. D’Arnaud Montebourg à Jean-Luc Mélenchon, de Ségolène Royale à Marine Le Pen en passant par Nicolas Dupont-Aignan, tout le monde en parle.

Alors pourquoi ?

Parce que c’est une explication facile. Derrière, il y a le protectionnisme, le nationalisme, la réindustrialisassions, la fermeture des frontières. En radio, ça passe bien. Tant qu’a faire ajoutons que l’euro est une chose affreuse ou que les chinois nous prennent des emplois. Et puis après tout les banquiers sont des voleurs, les patrons des voyous… ! Ca aussi c’est à la mode en ce moment. Si ça marche aussi bien c’est qu’il y a un peu de vrai. Certains patrons sont des voyous. C’est vrai aussi que l’euro n’a pas tenu toutes ses promesses.

Et si l’on tentait d’imaginer la réalité.

Première élément, la moitié de ce que nous consommons est importée : 90% de la confection, 80% de l’électroménager, 100% du gaz et du pétrole, 30% des voitures, 70% du matériels médical, 50% des médicaments, la haute technologie. Allons-nous réinstaller des usines ? Qui acceptera d’investir pour un marché si petit que l’hexagone ?  Et à quel prix ? Deuxième élément, si l’on ferme des frontières le niveau des prix augmente de 30 à 50% pour les produits de grande consommation. On se retrouve au mieux en Algérie. Au pire en Corée du Nord. Enfin, comment démondialiser seul ? Soit on réussit à convaincre l’ensemble de l’Europe, soit nous quittons l’UE. Seule, la France perd la moitié de son activité et donc de ses emplois.

Alors que fait-on ?

Et bien, on s’adapte ! On peut se pâmer d’admiration pour Steve Jobs, mais surtout essayons de faire comme lui : de l’innovation, de la valeur, de la productivité. Fabriquer des produits à succès planétaire c’est évidemment plus difficile que de parler à la télé de démondialisation…

Illustration : Couverture de « La démondialisation » de Jacques Sapir.
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