La route du Rhum devrait être obligatoire aux écologistes. Au moins, ils arrêteraient de nous em****

Une fois de plus, la Route du Rhum nous a offert un spectacle fabuleux de la mer, des voiles et du vent. Avec des engins flottants d’une technologie autrement plus révolutionnaire que les éoliennes. Quelle leçon pour les écologistes qui nous inondent d’une morale dangereuse.

Il y avait près d’un million de Français hier, entre St Malo et le cap Fréhel, pour assister au départ de la route du Rhum.  Il y en avait plus de 5 millions devant leur poste de télévision. Des Français comme les autres qui se souvenaient peut-être qu’Éric Tabarly leur avait ouvert les yeux sur les richesses de la mer. Il y avait l’ombre de Chateaubriand qui, du haut des remparts de la cite malouine, n’a jamais manqué une seule régate. Jacques Cartier non plus. Pendant toute cette semaine, il y avait beaucoup de jeunes étudiants ou élèves de lycées. Mais il n’y avait ni Sandrine Rousseau, ni Yannick Jadot. Ou alors ils se sont faits discrets ou ailleurs.

Et pourtant, la mer est sans doute le terrain le plus important où se joue l’avenir de la planète. Ses richesses sont considérables et sa connaissance permettrait à chacun d’en connaitre la chance, l’ampleur et les risques.

La France a cette chance d’être le pays en Europe où la façade Atlantique est la plus généreuse. La France est aussi le pays occidental qui a le plus de gout pour la voile et qui a su développer ce sport. Il n’y a pas une plage en France qui n’ai pas son club nautique. Alors les Anglais ont parcouru toutes les mers du globe pour faire de l’argent ou la guerre. Les Français sillonnent la mer par amour de ce que la mer peut nous apporter. C’est Éric Tabarly qui, peu après le Général de Gaulle, nous a tout appris.

Et ce que la mer nous apprend, c’est tout que les écologistes devraient relayer plutôt que de nous assener par leurs leçons de morale et leur menace en essayant en permanence de nous culpabiliser.

La mer, c’est le modèle d’optimisme.

La mer, c’est d’abord l’élément naturel par excellence, qui recèle de toutes les ressources dont nous avons besoin, de la protéine à l’oxygène en passant par l’énergie.

La mer, c’est une puissance qui sépare les peuples certes, mais qui permet de les rapprocher si on sait la dompter.

Et tous ceux qui font ces courses de rêve nous apprennent que la mer peut être domptée si on la respecte. Il n’y a pas plus propre, « plus vert », plus vertueux qu’un bateau à voile.  Il n'y a pas plus sérieux, rigoureux, prudents et aventurier qu’un navigateur.

Mais les écologistes auraient tellement de choses à apprendre s’ils réussissaient à tenir debout sur le pont. Ils apprendraient que :

-La compétition, pleine et entière, fait partie de la vie et engendre le progrès. Le progrès génère la croissance.

-La technologie. Il n’y a pas plus technologique qu’une Formule 1 de la voile. Les matériaux, les toiles dans lesquelles on coupe les génois ou les tourmentins. Cette technologie mariée à l’intelligence des barreurs ou des navigateurs fait que les meilleurs traversent l’Atlantique en moins de 6 jours alors qu’il y a moins d’un siècle, les bateaux traversaient en un mois.

Et cette technologie, on la retrouve aujourd’hui dans la construction aéronautique ou même dans le transport maritime.

Mais si les écologistes aimaient vraiment la mer et la traction à voile, ils apprendraient l’humilité, la prudence, la politesse et le respect des autres. Le navigateur n’a pas de certitude. Il sait que si la mer a raison, elle n’empêche personne de ne pas être intelligent et de jouer avec la météo.

Ce qui est intéressant aussi, c’est que la mer, les marins et les amoureux n’ont pas besoin de l’État pour la respecter. L’État peut réguler certes, mais il ne paiera pas ceux qui la parcourent. Depuis Christophe Colomb, les navigateurs ont trouvé des financiers qui ont pris les risques. Aujourd’hui encore, les principaux sponsors n’ont pas besoin de la mer pour se « verdir », une image comme le veut la mode. Ils étaient verts avant. On trouve évidemment toutes les collectivités locales de Bretagne, beaucoup de médias, à commencer par le Télégramme de Brest, groupe de presse qui appartient à la famille Coudrier, mais aussi les banques proches de la terre et de la mer. Groupama, Arkéa Crédit mutuel. Mais au-delà de tous ces partenaires importants, ce qui est passionnant, c’est le nombre de petites entreprises qui ont cassé leur tirelire et qui sont venues apporter leur logo, leur marque ou leur image sur les ponts ou les voiles des bateaux. Ce qui est passionnant, c’est que les personnels de ces entreprises sont derrière pour accompagner cette bataille contre la nature, pour mieux la protéger finalement.

L’écologie a bien besoin de cette vitrine parce que l’écologie n’appartient pas à une petite élite de gauche, mais a besoin d’aventure, de croissance et de compétition.

On est évidemment très loin de ces manifestations stériles contre des réserves d’eau dans la campagne du Poitou, mais on est encore plus loin de ces interdictions de jouer avec son barbecue.

La route du Rhum devrait être obligatoire à tous ceux qui prétendent à l’écologie.