Le G20 de Bali a l’opportunité de relever trois enjeux historiques : la paix, une mondialisation plus équilibrée et la lutte pour le climat.
Avec la reprise du tourisme mondial, l'industrie du musée retrouve son potentiel d’avant le Covid. Mais pas seulement les musées, les monuments historiques et les parcs d’attraction vont encore fait le plein pour ce dernier long week-end d’automne.

Tout faire pour rétablir le calme nécessaire à l’activité économique mondiale. Le G20, qui se réunit mardi et mercredi à Bali, restera sans doute un G20 historique. Jamais les enjeux que doivent relever les 20 pays les plus puissants du monde n’ont été aussi importants.
Ce groupe de chefs d’Etat et de gouvernement ont trois défis à affronter, qui conditionnent la vie sur la planète.
Un, il leur faut se mettre d’accord sur un projet de compromis qui garantisse le cessez-le-feu en Ukraine, notamment et au-delà, qui garantisse les conditions de paix.
Deux, les 20 chefs d’État et de gouvernement doivent aussi accoucher d’un nouveau schéma de fonctionnement de la mondialisation qui préserve les différents partenaires de trop grandes inégalités et qui protège les conditions de développement économique et social équitables.
Trois, il leur faudra acter la nécessité de réduire les émissions de gaz carbonique et réduire ainsi les risques du réchauffement climatique.
Ce groupe du G20 date de 1999, c’est un forum intergouvernemental composé de dix-neuf des pays les plus développés auxquels on a ajouté l’Union européenne en tant que telle (soit 20 membres). Mais s’ajoutent à ces 20 chefs d’Etat et de gouvernement, les ministres de l’économie et des finances, et les présidents des banques centrales. Ils se réunissent en plénière une fois par an, mais ce groupe reste en relation permanente. Ils représentent 75% du commerce mondial et 80 % du PIB mondial, soit 80 % des population du globe.
Le G2O a donc désormais beaucoup plus de poids économique et d’influence politique que le G7. Le groupe des 7 pays les plus riches du monde : les Etats-Unis, le Canada, la France, la Grande Bretagne, l’Italie, l’Allemagne, la Chine … auxquels s’ajoute comme invitée la Russie. Le G7 avait été créé en 1973 peu après le premier choc pétrolier. Le G20 a été créé au tout début de l’an 2000 avec la plupart des pays émergents, ou en voie de développement.
Ce G20 est donc beaucoup plus représentatif de l’ensemble de la population mondiale alors que le G7 reste lui le groupe des très riches, en majorité des occidentaux.
Ce G20 a accompagné la mutation de l’organisation du monde depuis l’an 2000, mais sans pour autant parvenir à réduire un certain nombre de problèmes qui ont bouleversé depuis l'ordre mondial.
On croyait que « la mondialisation serait heureuse », c’est-à-dire que le développement des échanges économiques ferait reculer les idéologies mortifères et les risques de conflit. Ça n’a pas été le cas. La montée en puissance des radicalisme islamistes, la persistance d’Etats autoritaires et dictatoriaux, en Russie et en Chine notamment, ont obligé les occidentaux à réagir, parce que leur propre valeur de liberté était menacée. On croyait que cette mondialisation équilibrerait le développement économique, ça n’a pas été le cas puisque les inégalités entre les pays développés se sont creusées et que les inégalités sociales dans les pays occidentaux n’ont pas été réduites. Au contraire.
Les pays du G20 se retrouvent donc aujourd'hui face à une réalité qu’il leur faut absolument corriger sinon, le monde entier en pâtira.
Le premier enjeu est évidemment de trouver les moyens d’arrêter la guerre en Ukraine. Toutes les chancelleries qui préparent le G20 de Bali sont au travail pour définir une base de compromis acceptable par la majorité des protagonistes.
Le deuxième enjeu est de redéfinir les règles de la mondialisation. Des échanges oui bien sûr, à condition que les accords de réciprocité soient respectés.
Le troisième enjeu est de réduire les émissions de carbone et de répartir l’effort à faire de façon équitable.
Aucune de ces ambitions n’est irréaliste. Tout est possible, pour une raison simple, parce qu’il en va de l’intérêt de tous les pays de la planète.
Tous ces pays ont leur propre culture, leur propre histoire, leur identité. C’est une évidence. Mais tous ont aussi une ambition identique, offrir à leur peuple une promesse de progrès économique et social. Et chacun, désormais, adhère au même système de création de richesse. On sait dans le monde créer de la richesse et de la prospérité. Il faut de l’éducation/formation, de l’innovation, il faut aussi de la concurrence de marché. Tous les pays, y compris les pays socialistes.
Mais pour que ce logiciel fonctionne, il faut que :
L’intégrité territoriale soit respectée, sans exception.
Que les accords internationaux soient respectés.
Que les libertés et les droits de l’Homme soient préservés.
Pour toutes les régions de l’est, ces conditions étaient contenues dans les accords de Minsk qui ont été bafoués. Mais l’ambition des principaux partenaires du G20 et notamment Les Etats Unis et la Chine, est de ressortir les principes qui étaient à la base de l’accord de paix.
Depuis des semaines, on sait bien que les Américains ont envoyé des émissaires à Kiev pour inviter les dirigeants de l’Ukraine à faire un peu d’efforts pour favoriser un compromis. De l’autre côté, on sait que les Chinois n’ont pas chômé pour obliger Vladimir Poutine à changer sa partition, ce qu’il a commencé à faire.
Ce G20 de Bali va préparer la paix, et il va réformer les règles de la mondialisation.
Ce G20 se déroule à un moment historique pour réussir dans sa tache. Tous les membres du G20 ont un intérêt urgent à ce que l’activité économique mondiale ne sombre pas dans la récession. La Chine a besoin de marchés, de consommateurs pour que ses usines tournent et que sa population de 1,6 milliard d’êtres humains ait du travail pour survivre et pour vivre mieux. Les Américains, aussi, ont besoin de clients et de fournisseurs.
Tous les autres pays ont la même exigence et la même urgence. Il faut que l’économie mondiale fonctionne et pour qu’elle fonctionne, il faut que les armes se taisent, que chacun y trouve son compte et que cette économie ne fabrique pas trop de gaz carbonique pour ne pas s’asphyxier.