Le Sénat refuse aux Insoumis la surtaxation des profits mais se félicite que l’impôt sur les sociétés va rapporter cette année une fortune.

Éric Coquerel se fâche contre le Sénat qui rejette la sur-taxation des profits mais fait semblant de ne pas savoir que limpôt sur les sociétés va représenter cette année une manne inespérée pour le budget de l’État. 

Il va falloir que Éric Coquerel, le président de la commission des finances, et ses amis de la Nupes étudient un peu mieux leurs dossiers et comprennent que l’inflation peut aussi avoir quelques effets bénéfiques pour le budget de l’État.

 Depuis le début de la discussion parlementaire sur les mesures de soutien au pouvoir d’achat, l’opposition d’extrême gauche réclame à cor et à cri, l’instauration d’une taxe exceptionnelle sur les superprofits pour financer les mesures de soutien et en même temps, punir les grandes sociétés capitalistes qui auraient profité de la crise.

La réalité est bien différentes. Cette taxation exceptionnelle n’était que politique. A supposer que l’administration puisse la recouvrer, elle aurait apporté au budget moins de 5 milliards et aurait surtout semé le trouble dans les entreprises françaises et étrangères qui ont avant tout besoin de stabilité.

La réalité est bien différente et le Sénat l’a bien montrée, il se trouve que les recettes fiscales « normales » ont été mécaniquement dopées par l’activité du 2e semestre. L’impôt sur les sociétés rapporte aujourd'hui deux fois plus qu'en 2018 : 57 milliards d'euros prévus en 2022 soit 17 milliards de plus que ce qu’on avait prévu, il y a un an, et 4 fois plus que ce que la France insoumise attendait de la super taxe. Les sénateurs de la majorité ont d’ailleurs rappelé que cette situation généreuse est obtenue, alors même que le taux d'imposition a été abaissé à 25 %.

En bref, cette affaire de supertaxes exceptionnelles est l’occasion pour une majorité d’économistes de dire qu’il vaut mieux connaitre les chiffres plutôt que de se bercer d’illusions avec une idéologie qui n’a jamais prouvé qu’elle pouvait créer de la surprise.

La situation est certes très compliquée à cause de l’après covid, la guerre en Ukraine et les incertitudes géopolitiques, mais le système économique français ne s’en sort pas si mal. Beaucoup d’analystes et d’acteurs craignaient que la France n’entre en récession, les chiffres du deuxième semestre démentent cette prévision.

C’est peut-être surprenant mais c’est la réalité. La croissance du deuxième trimestre a effacé les incertitudes du début de l’année. Mais ce qui est plus intéressant encore, c’est la résilience de l’appareil de production

En dépit des plans de relance de la demande, la croissance du 1esemestre aura été fabriquée beaucoup plus par l’offre que par la demande. La demande s’est un peu tassée pour cause d’inflation, mais l’offre a pris le relais.

Tous les secteurs mis à l’arrêt par le covid se sont réveillés en profitant de la saison touristique : la restauration, l’hôtellerie, les campings, les parcs d’attraction, et beaucoup d’activités de proximité.

L’Insee a aussi indiqué hier que l'activité a été produite par la production intérieure et par l’investissement, sans céder aux importations. Les importations ont sensiblement reculé. Le système économique a entamé une relocalisation de ses activités, ce qui bénéficie au marché du travail et provoque des tensions sur certains secteurs où les entreprises font face à une pénurie d’emplois.

Pour le deuxième semestre, les prévisionnistes ne sont pas pessimistes. L’exécution de la loi de finances pourrait donc être plus facile que prévue.

D’où les projets de Bercy de ne pas abandonner les objectifs de redressement des finances publiques et les projets de grandes réformes.  La stabilisation du taux des prélèvements obligatoires à la fin de cette année est parfaitement réalisable.

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