Le signe positif des taux d’emprunts français

Après la dégradation de la note française, beaucoup prédisait une catastrophe lorsque la France se présenterait devant les marchés pour refinancer une partie importante de sa dette publique. En fait, tout s’est bien passé et mieux que prévu : 3 à 4 fois plus de prêteurs que le trésor avait besoin.
Conséquence, des taux à la baisse : 2,5% en moyenne. Cela veut donc dire que le fameux spread avec l’Allemagne est en train de se réduire. Si les marchés ont si bien réagi malgré la perte du triple A, c’est que cette perte avait été anticipée et intégrée bien avant. Les marchés sont sensibles à un certain nombre d’évolutions qui sont plus favorables depuis le début de l’année :
-Les banques, par exemple, ont été sécurisées par une action volontariste de la BCE. Des banques qui depuis 48 heures ne gardent pas leurs liquidités mais recommencent à les placer. C’est un bon signe.
-Le FMI qui s’agite dans tous les sens pour apporter une aide massive à l’Europe et suppléer aux faiblesses du FESF.
-Enfin, l’idée même de la récession en 2012 est intégrée. L’Allemagne a révisé à la baisse son taux de croissance. La France ne l’a pas fait, mais elle va être obligée de le faire. La perspective de 1% est complètement illusoire. Les experts commencent à imaginer la sortie de récession pour la fin de l’année prochaine.
Ajoutons que la dégradation n’a pas entraîné des flots de démagogie mais une prise de conscience. Désormais, on ne pourra plus faire n’importe quoi. Bref, ça a peut être été salutaire, d’où la sérénité des marchés.