Les contours un peu flou du programme économique de François Hollande

L’édito de Jean-Marc Sylvestre. Le programme économique de François Hollande sera présenté en détail jeudi prochain. Mais pendant son discours de dimanche au Bourget, le candidat a dispersé quelques indices.

Franchement, il y avait assez peu de projets en matière économique dans le discours du Bourget. Dimanche, François Hollande s’est positionné. Il a parlé de lui ,de sa détermination et le spectacle a été assez bien réussi. Les projets économiques qu’il a énoncé n’ont été utilisés que comme des marqueur, pour le positionner à gauche :

1er marqueur, la réforme du système financier. Sur le sujet, Hollande a été très clair. Pour se marquer à gauche, il a précisé qu’il supprimerait les stocks options, qu’ il instituerait la taxe Tobin et qu’ il supprimerait les paradis fiscaux. C’est bien, mais il n’a pas donné d’autres précisions.

2ème marqueur de gauche, le doublement du plafond du livret A. Le plafond du livret A épargne populaire passerait donc à plus de 30 000 euros.

3ème marqueur, il ne touchera pas aux effectifs de la fonction publique. Là encore, Hollande est dans le « cœur de cible » de son électorat .

Est-ce que tout cela est possible et cohérent ?

Ce qu’il sera intéressant de mesurer, c’est la crédibilité des mesures. Le discours de dimanche appelle plusieurs questions. Tout d’abord, comment François Hollande va rééquilibre les finances publiques ? Parce que jusqu’à maintenant, il n’annonce aucune économie. Le livret A par exemple dont le plafond intéresse beaucoup les personnes aisées coûte cher au budget puisqu’il est net d’impôt. Une famille de quatre personnes, par exemple, pourra mettre plus de 120.000 euros à l’abri du fisc. C’est une belle niche fiscale. Ensuite, François Hollande va être oblige de tenir compte de l’environnement internationale dans lequel on vit. L’Europe est une copropriété dans laquelle on ne fait pas ce qu’on veut. Quant à la réforme du système financier, il va falloir supprimer la Grande Bretagne qui est le dernier, et le plus important, des paradis fiscaux. Ce n’est pas gagné. Nicolas Sarkozy en sait quelque chose, il a ouvert ce chantier en 2008.

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