Les Français ont confiance dans la reprise de l’économie mais restent excessivement prudents dans leurs dépenses et leurs projets.

Le rebond de l’activité économique va propulser la croissance à plus de 6 % cette année, mais les Français restent prudents dans leurs dépenses de consommation et d’investissement. Pas question de flamber l’argent non dépensé pendant le confinement, pas question de spéculer sur des placements à risque.

L’argent magique ne flambe pas... C’est le premier constat que l’on peut faire en observant les conditions économiques de la sortie de crise.  La crise sanitaire a entrainé un arrêt brutal de l’activité économique. Le soutien de l’Etat et les aides aux entreprises ou aux ménages ont permis d’éviter la catastrophe économique et sociale. Pas de vague de faillite, pas de montée du chômage. Au contraire, le marché de l’emploi se retrouve sous tension dans de nombreux secteurs. Mais dans les têtes, les esprits ou dans les portefeuilles, la prudence reste de mise. Parce qu’il y a encore un doute sur la capacité à sortir définitivement de la pandémie et que l’horizon reste compliqué à analyser faute de sortie d’épidémie durable qui ne pourrait être sûr que par la vaccination de toute l’humanité. Ce qui sera encore long.

La crise a mis en lumière ces Français qui souffrent de difficultés financières et qui sont obligés de se limiter. Ainsi en témoigne le dernier rapport d’ADP « Workforce View », réalisée auprès de plus de 32 000 salariés dans 17 pays, dont 1 920 en France.

De manière générale, un salarié français sur trois déclare regarder sa fiche de paie plus attentivement depuis le début de l’épidémie. Près d’un Français sur 5 utilise une application de gestion pour ses finances personnelles quand 1 sur 10 se retrouve en difficulté pour gérer ses fins de mois.

Parmi les salariés les plus touchés par ce phénomène, on retrouve, sans surprise, les jeunes de moins de 24 ans. Un tiers d’entre eux se déclare prudent pour ne pas être à cours d’argent en fin de mois. C’est 9 points de plus que ceux de plus de 45 ans (25 %).

Si l’on regarde en fonction des secteurs les plus touchés, on retrouve les salariés des loisirs, restauration et de l’hôtellerie, dont la plupart ont été mis en activité partielle et ont donc touché 84% de leur salaire net. De quoi leur faire regarder de plus près leur fiche de paie. Ainsi, 4 salariés sur 10 de ce secteur ont déclaré être plus attentifs à leur paie.

Il en est de même des salariés du domaine de l’immobilier (42 %), dont l’activité a du mal reprendre, et du BTP (37 %). Ces salariés déclarent examiner leur rémunération plus attentivement depuis le début de la pandémie.

Enfin, les freelances, les indépendants, font plus attention à leur net à payer par rapport aux salariés qui ont un contrat en CDI (35 % vs 27 %).

Cette plus grande attention à la fiche de paie entraine aussi des comportements de gestion des dépenses. Ainsi, depuis la crise, beaucoup de salariés ont commencé à utiliser des applications pour faciliter la planification de leurs dépenses (Money, Bankin, Linxo notamment).

Là encore, les jeunes de 18 à 24 ans se détachent de leurs aînés. Près d’un tiers d’entre eux utilise désormais des outils pour gérer leur budget contre seulement un sur cinq des salariés de plus de 45 ans.

Si ces salariés font de plus en plus attention à leurs finances, c’est parce que certains peinent à gérer leur trésorerie entre le jour de la paie et l’échéance de leurs factures. Près d’un jeune sur cinq évoque ainsi cette problématique. Une difficulté partagée également par trois salariés sur dix issus du secteur des Médias et 22% des freelances, intérimaires ou CDD.

« La crise sanitaire a replacé la question de la paie au centre du jeu. Les défis étaient colossaux pour les entreprises entre les ruptures de compétences, l’inflation d’évolutions légales ou les systèmes qui ne fonctionnaient pas à distance…

Or, le bulletin de paie est le premier vecteur de communication entre l’entreprise et le collaborateur. En temps normal, la paie est ainsi une évidence ; en cas d’erreur ou de retard, les impacts sur la productivité, la situation financière ou la santé des personnes peuvent être majeurs. Sans parler de l’image de marque de l’entreprise », explique le rapporteur de l’étude et président d’ADP France, Carlos Fontelas de Carvalho.

Et regarder plus attentivement sa fiche de paie peut s’avérer utile, voire bénéfique. Des erreurs s’y glissent assez souvent et, pour un tiers des salariés, ces erreurs se font en leur défaveur. 33 % déclarent être toujours, souvent ou parfois sous-payés, quand un autre tiers affirme être payés en retard (30 %).

Plus de la moitié (52 %) des entreprises admet que les réclamations des salariés font partie des manières d'identifier les erreurs de paie.

A propos de l’étude « People at Works 2021 » : l’étude Workforce View » étudie les comportements des salariés face au monde du travail actuel, ainsi que leurs attentes et espoirs vis-à-vis de leur futur environnement de travail. ADP Research Institute a interrogé 32 471 actifs dans 17 pays, dont 1920 en France, entre le 17 novembre et le 11 décembre 2020. Pour en savoir plus sur ADP, Ressources Humaines, gestion des talents, rémunération globale, paie et conformité, basées sur les données et conçues pour vos collaborateurs. Rendez-vous sur fr.ADP.com