Marc de Scitivaux : « Les 35 heures ont été un désastre pour la compétitivité extérieure »

Les chiffres publiés ce matin mettent, une fois de plus, en évidence les faiblesses de l’export français. Pourquoi cette situation ?
Le premier élément qui est souvent avancé, c’est l’idée que l’on aurait une monnaie trop forte. C’est vrai mais ce n’est pas suffisant. Nous sommes aussi obligés d’avouer que nous ne sommes pas compétitifs. Surtout les PME, qui sont les sociétés qui exportent le plus. Il est clair que le raccourcissement de la durée du travail a été un désastre épouvantable sur la compétitivité extérieure. Je dirais aussi que nous ne savons pas utiliser les vraies forces de la France. Nous subissons par exemple les conséquences d’une politique agricole qui a empêché la spécialisation internationale de notre agriculture. On voit bien que les produits agricoles non subventionné marchent bien, par exemple le vin de luxe.
A qui la faute ? Aux entreprises qui ne savent pas fabriquer les bons produits ou à l’État qui ne sait pas créer des conditions favorables ?
Si l’on reste sur l’exemple de l’agriculture, c’est clairement la faute des gouvernements. C’est incroyable, mais vous ne pouvez pas être un capitaliste agricole en France ! De toute façon, à chaque fois que vous avez un secteur qui est régi autrement que par le libre marché, on s’aperçoit que c’est un désastre effroyable. Dans l’automobile, nous courons à la catastrophe parce que nous avons un coût du travail trop élevé, et qu’aucun politique ne veut s’y attaquer.
La solution, si elle existe, c’est quoi ?
Je crois que la réforme fondamentale, c’est la réforme du marché du travail. La possibilité d’embaucher et de débaucher. Je dirais même plus que la durée du travail. La durée comme le coût, c’est un domaine que vous pouvez prévoir, ajuster. Mais pour ce qui est de la flexibilité, on ne peu pas prévoir la fluctuation de la demande. Et si les entreprises ne peuvent pas s’ajuster elles sont mortes.
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