Marchés obligataire : L’Allemagne emprunte light… très light

0%, c’est le taux d’intérêt auquel le gouvernement allemand a emprunté ce matin 4,56 milliards d’euros sur les marchés internationaux mercredi.

Le hasard fait parfois bien les choses. Le jour d’un sommet informel où les Français et les Allemands vont essayer d’accorder leurs violons  pour régler la crise de l’euro, l’Allemagne emprunte pour la première fois sur les marchés à un taux de 0%. Berlin aurait voulu faire de la provocation, personne n’aurait trouvé mieux. Pendant ce temps, la France emprunte toujours à 3%, l’Italie et l’Espagne à 6% et la Grèce ne trouve plus de préteurs sauf à des taux de 28% ou 30%.

L’Allemagne déniche des taux d’intérêt nul tout simplement parce que l’Allemagne n’a pas eu à chercher beaucoup pour emprunter de l’argent. Mercredi matin, la demande a représenté près de deux fois l’offre. Pourquoi, parce que la durée de l’emprunt (2 ans) ce n’est pas très long. Sur 5 ou 10 ans, l’Allemagne emprunte à 1%. Ensuite, parce que les investisseurs préfèrent avoir la garantie d’être remboursé de leur mise, plutôt que de toucher un intérêt en prenant le risque de tout perdre. C’est dingue, mais on en est bel et bien réduit à cela. Les marchés ont perdu confiance dans la capacité des européens à s’organiser. Ils font confiance dans l’Allemagne qui est devenu le dernier refuge. Ils fuient le reste de l’Europe. La bourse de Paris a chuté de 2,62 % et l’Euro est à son plus bas niveau depuis 2010 : 1,25$.

Beaucoup d’investisseurs ont peur d’un éclatement de la zone euro. Si les risques s’aggravent, certains banquiers n’excluent pas une nouvelle baisse des rendements en Allemagne entrainant alors, des taux négatifs. Cela veut donc dire qu’il y aura des épargnants dans le monde qui prêts à payer les banques allemandes pour qu’elles conservent et protègent leur argent. On comprend donc dans ces conditions, que l’Allemagne s’oppose aussi fort à la création des Eurobonds. Qui dit euro-bonds dit mutualisation des dettes et des risques. On ne voit pas pourquoi l’Allemagne accepterait de payer pour les autres.

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