Nicolas Sarkozy se remet au travail et revient enfin sur le terrain libéral

Nicolas Sarkozy a enfin compris qu’il ne s’en sortirait pas sans proposer une politique économique alternative. La clé des élections présidentielles se situe sur le terrain économique et social, sur les performances et sur les résultats.

L’interview fleuve donnée au Figaro ce matin signe donc le départ d’une réflexion sur un programme de redressement de l’économie qu’il lui faudrait mettre en œuvre. C’est la première fois que l’ancien Président revient sur le devant de la scène avec un travail de fond et se positionne sans ambiguïté sur la nécessité d’une politique de l’offre agressive et cohérente. Cela veut dire trois choses au niveau du diagnostic.

Tout d’abord que la France ne sortira pas du piège de la stagnation si elle ne met pas en place une véritable politique de croissance alternative centrée exclusivement sur le rôle de l’entreprise. C’est l’entreprise qui génère de la valeur, de l’activité, des emplois et donc de la croissance.

Ensuite, que le redressement de l’économie française ne peut s’opérer que dans un crédo mondial en assumant cette mondialisation et en affrontant la concurrence qui est un facteur de progrès.

Enfin, que la politique alternative ne peut pas exonérer la France de l’appartenance à l’espace européen et donc à la zone euro dont il faut resserrer la réglementation et augmenter les segments de fédéralisme. La France ne sera jamais la Grèce.

Les premières réflexions de Nicolas Sarkozy sont donc assez courageuses. Elles tournent le dos à la politique de gauche qui considère que l’État distributeur de richesses est le seul moteur. L’État ne doit être que régalien et régulateur, il doit veiller à ce que les conditions de la concurrence sont équitablement reparties.

Les premières réflexions de Nicolas Sarkozy fustigent aussi les éléments irréalisables du programme du Front national. Le FN se présente comme anti-européen, anti-euro. Il prône un mélange de libéralisme contrôlé et d’interventionnisme d’État qui n’est pas financé. Ce qui est intéressant, c’est qu’il considère qu’il faudra combattre le FN sur les idées, les projets et le programme.

Enfin, cette politique alternative organise de façon systématique la baisse d’impôts qui sera mécaniquement financée par la baisse de la dépense publique. Donc par des réformes lourdes sur la fiscalité, le travail, le social et sur l’organisation administrative. C’est le seul moyen de rendre à l’entreprise du pouvoir d’investir et du pouvoir d’innover.

Maintenant, Nicolas Sarkozy a deux ans pour convaincre un parti où les influences clientélistes sont encore fortes. La logique d’offre dans laquelle il s’inscrit est la seule qui puisse profiter d’une conjonction de facteurs favorables à la compétitivité : l’euro, le pétrole, les taux et la politique monétaire. Cela dit, il lui faudra aussi changer ses habitudes et dire la vérité.

Si Nicolas Sarkozy a le courage de maintenir ce cap, la prochaine présidentielle peut se jouer sur le terrain de la performance économique et sur celui de la vérité. Si seulement la politique alternative obligeait les candidats à cesser d’acheter des voix avec des promesses qu’ils ne peuvent pas tenir.

Si seulement la politique alternative obligeait les candidats à ne plus mentir et à ne plus raconter n’importe quoi, la pratique démocratique changerait du tout au tout.

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