Politique étrangère : Obama prend l’avantage lors du dernier débat

Barack Obama, qui a vu Mitt Romney revenir à sa hauteur dans les intentions de vote, est rapidement passé à l’offensive à deux semaines du scrutin du 6 novembre. Du haut de son statut de commandant en chef au cours des quatre dernières années, il a accusé Mitt Romney d’avoir une vision datée du monde et s’est prévalu d’avoir mis fin à la guerre en Irak et d’avoir obtenu la mort d’Oussama ben Laden. Mitt Romney a reçu une réplique cinglante lorsqu’il a affirmé que l’US Navy n’avait jamais eu aussi peu de navires depuis 1917. « Gouverneur, nous avons aussi moins de chevaux et de baïonnettes », lui a répondu le président, au risque de paraître condescendant. « Nous avons ces appareils que l’on appelle des porte-avions, sur lesquels les avions atterrissent. Nous avons ces bateaux qui vont sous l’eau, des sous-marins nucléaires. » Rappelant que Mitt Romney a qualifié la Russie d' »ennemi géopolitique », Barack Obama l’a accusé de vouloir ramener les Etats-Unis au temps de la Guerre froide. « La Guerre froide est finie depuis 20 ans », lui a-t-il lancé. « Vous semblez vouloir ressusciter la politique étrangère des années 1980 . »
Mitt Romney, manifestement prudent afin de ne pas commettre de bévue, a pour sa part accusé le président de faiblesse. Il a affirmé que la politique de Barack Obama à l’égard du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord n’avait pas empêché la résurgence de la menace d’Al Qaïda dans la région. « M’attaquer moi, ça ne constitue pas un programme », a-t-il dit après une salve de critiques envoyées par Barack Obama dès les premières minutes du débat. « M’attaquer moi, ce n’est pas dire comment on va affronter les défis qui existent au Proche-Orient. » Les deux hommes sont tout de même tombés d’accord sur un point: le fait que les Etats-Unis devaient défendre Israël en cas d’attaque de l’Iran. Mitt Romney a cependant ajouté qu’il renforcerait les sanctions contre la République islamique, soupçonnée de vouloir acquérir clandestinement l’arme nucléaire. »Je pense que (les Iraniens) perçoivent de la faiblesse là où ils s’attendaient à rencontrer la force de l’Amérique », a ajouté le candidat républicain. « Nous nous sommes rapprochés de quatre ans d’un Iran nucléaire et nous n’aurions pas dû gâcher ces quatre années. »
« Franchement, gouverneur, on a parfois l’impression que vous pensez que vous feriez les mêmes choses que nous mais que comme vous les diriez plus fort, cela ferait une différence », lui a rétorqué Barack Obama. Ayant axé sa campagne électorale sur le redressement de l’économie américaine, un thème bien plus porteur que la diplomatie auprès des électeurs, Mitt Romney a plusieurs fois abordé ce thème en assurant que la sécurité des Etats-Unis dépendait aussi de sa puissance économique. Barack Obama a répondu que les baisses d’impôts promises par son adversaire n’avaient pas eu l’effet escompté dans le passé. Il a en outre jugé que Mitt Romney ne pourrait pas à la fois équilibrer le budget et accroître les dépenses militaires avec un tel programme.