Pour le FMI, les ménages français sont les mieux protégés en Europe contre les hausses de prix, mais qui paie alors ?

 

Le FMI a calculé l’impact de la crise énergétique sur les ménages européens et révèle que les Anglais sont les plus touchés avec les Estoniens. Les Français sont les mieux lotis. Personne en France ne va croire ces chiffres.

Alors que le débat sur les effets de la crise énergétique, et notamment de la hausse des prix du gaz et de l’électricité, et les contraintes énergétiques agitent de plus en plus l’opinion publique, le Fmi a publié une étude qui révèle que, parmi les Européens, les Français sont jusqu’alors sont les mieux protégés.

Depuis le début de l’année, (c’est-à-dire avant la guerre en Ukraine), les prix mondiaux du pétrole ont doublé (on est passé de 50 dollars le baril à 100 dollars le baril en moyenne), les prix du charbon ont été multipliés par quatre et ceux du gaz naturel par 7. La guerre en Ukraine et les tensions géopolitiques ont encore accru la pression et accéléré le mouvement de hausse. D’où le stress et l’inquiétude d’avoir à assumer une explosion et même des pénuries au cours de l’hiver prochain.

Dans tous les cas de figure, la facture sera très salée parce qu’il faudra nécessairement s’adapter à des prix d’importation encore plus élevés. Sur le gaz, on craint une augmentation de 100% par mois. Idem sur l’électricité. C’est évidemment insupportable pour l’ensemble des classe moyennes, d’où l’effervescence des responsables politiques qui recherchent des solutions pour protéger les peuples en proposant soit des subventions, soit des boucliers, qu’il faudra bien payer d’une façon ou d’une autre. Et les Européens seront évidemment les peuples les plus touchés des peuples occidentaux puisque les Américains peuvent être autonomes en énergie fossile.

Le FMI a donc chiffré l’impact des hausses des prix de l’énergie sur les ménages européens, en comparant l’impact pour les ménages les plus riches et les ménages les plus pauvres en % du budget des ménages.

Globalement, sur l’ensemble de l’union européenne, le coût de la vie va augmenter d’environ 7% cette année par rapport à ce qui était prévu en janvier 2021. Cette pression est celle exercée par la hausse directe des prix de l’énergie (essence, diesel, gaz) et la hausse indirecte liée aux répercussions sur les biens et services.

Les populations de la Grande-Bretagne et l’Estonie sont cette année les plus touchées : 15% pour les ménages les plus pauvres et 10% pour les plus aisés. En Estonie, c’est pire, 25% de pression et 15%. Cette pression étant calculée en % du budget, elle apparait dont plus forte pour les ménages les moins favorisés parce que la part de l’énergie dans le budget est plus lourde. La part de l’électricité et du gaz est plus importante chez les pauvres que chez les riches. Dans la grande majorité des pays européens, la hausse du cout de la vie liée à l’augmentation des prix de l’énergie est de 10 % en moyenne.

La pression est la plus faible en Espagne, en Allemagne et surtout en France. C’est en France où les ménages (riches et pauvres) sont les mieux protégés (moins de 5%).

Alors que le prix des énergies est mondial et qu’en théorie, tous les pays sont soumis au même tarif. Les différences proviennent des structures de marché, des modes d’approvisionnement, des pratiques contractuelles et des réponses politiques.

En Europe, les pratiques politiques sont très différentes. La France est très généreuse avec son bouclier et ses chèques-carburant. Mais il faut dire que la France est très pénalisée. La structure du marché européen ne lui permet pas de profiter du prix attractif de son énergie électrique. D’autant moins que le nucléaire est en partie en panne.

La nouvelle Première ministre de la Grande Bretagne qui est très pénalisée aurait décidé de corriger cette politique en promettant aux Anglais une forme de bouclier, un peu sur le modèle français.

Reste que la facture de cette politique d’assistance est très lourde (plus de 20 milliards pour la France). Il faudra donc bien la régler d’une façon ou d’une autre. Et si ce n’est pas le consommateur, il faudra bien solliciter le contribuable.