Proposition 9 : Créer un Salaire Minimum d’Insertion Professionnelle (SMIP)

Interview d’Olivier Duha, président de Croissance Plus
A qui s’adresse cette mesure ?
Le SMIP, qui sera un salaire brut différencié à l’embauche, s’adresse en priorité aux jeunes âgés de moins de 25 ans qui n’ont ni expérience ni diplôme et qui peinent à intégrer le monde du travail. Le taux de chômage des jeunes est un fléau pour notre pays (22.5% chez les moins de 25 ans). Les contrats d’avenir et les contrats de génération sont des mesures allant dans le bon sens mais qui ne suffiront pas car elles sont destinées aux jeunes les plus éloignés de l’emploi. Le gouvernement doit prendre d’autres mesures courageuses pour enrayer ces chiffres du chômage qui sont désastreux pour notre économie et pour la compétitivité de nos entreprises. La création du SMIP serait un dispositif complémentaire pour faciliter l’embauche des jeunes et inciter davantage les entreprises à faire appel à eux.
Cela veut dire que les jeunes gagneront moins ?
Leur rémunération brute sera inférieure au revenu minimum brut actuel. Néanmoins, une baisse des charges salariales leur permettra d’obtenir un montant net équivalent. Les entreprises recruteront davantage de jeunes quand elles y verront un retour sur investissement. Actuellement, lors d’un entretien d’embauche pour un même poste rémunéré au smic, le recruteur choisira en priorité le jeune qui aura de l’expérience plutôt que celui qui n’en a pas. C’est un choix de bon sens économique pour l’entreprise. La baisse du coût du travail sera le meilleur moyen d’inverser ce choix.
Combien ça coûte ?
Tout le monde y gagne. Ce projet fera baisser le coût du travail pour les entreprises. Il offrira aux jeunes une embauche facilitée. Et il augmentera les recettes fiscales de l’Etat. Ce dispositif a été adopté dans d’autres pays occidentaux, comme la Grande-Bretagne, et il a prouvé son efficacité.
Pour quels objectifs à long terme ?
L’objectif principal de ce dispositif est l’intégration des jeunes sur le marché du travail. Il s’agit également de provoquer un choc de compétitivité pour que les entreprises françaises se remettent à investir et retrouvent le chemin de la croissance. Cette proposition permettra aussi de faire évoluer les mentalités tant des entreprises que des jeunes sur le premier emploi.