Rien de nouveau après la « conf-call » des ministres européens

Officiellement, cette réunion téléphonique entre les ministres de l’économie de l’UE avait deux objectifs. D’une part, faire le point sur la réforme des traités qui organisera la fameuse convergence budgétaire. Là, il n y a pas trop de soucis. Tous les dirigeants sont d’accord, mais ça demandera du temps. D’ailleurs les marchés avaient plutôt bien réagi face à cette initiative. Le second objectif était plus urgent : mettre en place le fameux MES, qui complètera ou succèdera au FESF.
A l’issue de cette réunion, les communiqués sont très optimistes. Mais sérieusement, comment voulez-vous que ça marche. Une réunion à vingt-sept, une conf-call, comme on dit dans les entreprises branchées. Comment imaginez que vingt sept gars puissent discuter et se comprendre au téléphone chacun dans sa langue !
Sur le fond, on a quand même compris que le MES pourra intervenir dans un pays fragile pour le sauver. On a compris qu’il pourra le faire avec l’argent du FESF et qu’il pourra aussi emprunter 200 milliards au FMI. Problème, Christine Lagarde ne pourra les donner que si les États européens eux-mêmes lui prêtent les 200 milliards…c’est très simple, non ? Incompréhension aussi sur le mode financement : Comment l’Allemagne va pouvoir apporter 40 milliards, la France 35 milliards, l’Italie 20 milliards ? C’est une usine à gaz qui va faire des nouvelles dettes pour rembourser les vieilles. Ca s’appelle de la cavalerie, le premier chef d’entreprise qui fait cela va en prison.
Rien de tout cela ne marcher, tant qu’on n’aura pas décidé de payer les dettes, de les abandonner ou de trouver de pigeons pour le faire à notre place.