Sarkozy présente des mesures choc contre la crise

Nicolas Sarkozy a dévoilé dimanche soir à la télévision des mesures « choc » pour sortir de la crise, dont une hausse de la TVA et de la CSG, et a livré des signes clairs de son envie d’entrer dans la course à l’Elysée face au favori PS François Hollande.

A moins de trois mois du premier tour de la présidentielle, le chef de l’Etat était attendu sur la question de sa candidature à un second mandat lors de cette interview télévisée d’une heure en direct sur six chaînes (TF1, France 2, LCI, BFMTV, iTélé, LCP).

Il a annoncé plusieurs réformes d’urgence en se concentrant sur la bataille contre le chômage, qui a atteint son plus haut niveau depuis douze ans, et la nécessité d’améliorer la compétitivité des entreprises. « Nous sommes exactement dans la trajectoire de réduction du déficit », s’est réjoui le président en pronostiquant que les déficits publics pour 2011 seraient ramenés à « 5,4% et peut-être à 5,3 », contre 5,7% prévus initialement. Mais la question du retour de la croissance reste entière. En fin de soirée une source gouvernementale a annoncé que la prévision d’une croissance à 1% en 2012 allait être révisée à la baisse en février.

Sans surprise, le président a annoncé à partir du 1er octobre une hausse du seul taux normal de TVA de 1,6 point, qui passera de 19,6% à 21,2%, les taux réduits n’étant pas affectés. La CSG sur les revenus financiers sera relevée de deux points. Ces deux mesures doivent compenser une baisse de 13 milliards d’euros des charges patronales. Il a aussi annoncé la création, dès février, d' »une banque de l’industrie », qui sera dotée d’1 milliard d’euros de fonds propres, car, a-t-il justifié, les entreprises « de taille intermédiaire qui sont le coeur de l’économie n’ont pas assez de crédit ».

Pour faire face à la crise du logement, Nicolas Sarkozy a promis le relèvement de 30% des droits à construire sur les habitations, ainsi que de « libérer » des terrains publics. Pour doper l’apprentissage, il a promis de doubler les sanctions visant les entreprises de plus de 250 salariés qui n’ont pas « au moins 5% de jeunes en alternance ». Pour préserver l’emploi, il a demandé aux partenaires sociaux d’entamer des négociations pour permettre aux entreprises d’adopter « dans les deux mois » des accords de flexibilité pour leur permettre de « décider de privilégier l’emploi sur le salaire ou le salaire sur l’emploi ».

Autre promesse, Nicolas Sarkozy a confirmé que la France adopterait « au mois d’août de cette année » une taxe sur les transactions financières de 0,1%.

Avec AFP
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