Succession et stratégie : Les deux batailles qui attendent le FMI

Les ennuis de justice de DSK, ne devraient pas lui permettre de retrouver son poste de directeur général du Fonds Monétaire International. Dès lors, deux batailles sont en train de s’engager au sein de l’organisation.


D’une part, une bataille pour la succession. Personne n’en parle mais tout le monde y pense. C’est Angela Merkel qui, la première, a enterré DSK en parlant de son possible successeur. Elle indiquait d’ailleurs qu’il ne pourrait être qu’européen. Si la chancelière allemande a abordé le sujet, c’est pour couper court à la pression des pays émergents, qui espèrent à cette occasion prendre pied au FMI. Or, l’Europe est le premier actionnaire du FMI. C’est aussi devenu le premier utilisateur du FMI. Les Européens considèrent donc qu’ils doivent en conserver les commandes. A ce propos, le bruit courait que Christine Lagarde aurait pu faire une bonne directrice générale…

Les pays émergents ne manquent pas de candidats compétents. Parmi les éventuels prétendants :

– Chine : Le directeur de la banque centrale.
– Afrique du Sud: Trevor Manuel, le ministre des finances.
– Inde : Duvuri Subbara, gouverneur de la banque centrale.
– Singapour : Harman Shanmugaratnam, le ministre des finances.

Cette pression des pays émergents est liée à la seconde bataille à venir pour le FMI : Celle de la stratégie.

Il faut dire que DSK a beaucoup modifié la stratégie du fonds monétaire. Peut-être à son service d’ailleurs. Avant DSK, le FMI était surtout le conseiller des pays en voie de développement. DSK a axé l’action du fonds sur son rôle de préteur. Il a donc demandé un gonflement des moyens et des embauches. Le FMI s’est mis à prêter de l’argent en sachant que cet argent n’est que rarement remboursé.

Alors bien sûr, le FMI impose des conditions mais il n’a aucunement les moyens de les faire respecter. Toute la difficulté du traitement de la Grèce vient de là. Pour beaucoup de fonctionnaires, DSK a embarqué le FMI dans un pays qui truquait ses comptes. Il l’aurait fait en toute connaissance de cause.

Et maintenant qu’il n’est plus là, les langues se délient : Le dossier grec ne passera pas d’autant que les Allemands sont sur une ligne très dure.

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