test lp 4

Le gouvernement de Catalogne a certes proclamé l’indépendance de la région, mais n’a pas prévu les moyens d’en assurer son autonomie financière.

Alors que dans les rues de Barcelone, on a, pendant tout ce week end, compté les partisans et les opposants à l’indépendance, l’incertitude politique demeure totale. L’incertitude économique et financière l’est encore davantage. 

D’où un début de panique dans le monde des affaires et sur les marchés financiers.

Depuis le début de la fronde, 1200 entreprises (dont deux très grandes banques – Caixa et Banco Sabadell) ont déjà quitté le territoire. Leur credo, défendre les intérêts des salariés, de leurs clients et de leurs actionnaires.  

 

En fait, le pouvoir indépendant autoproclamé de la Catalogne n’a aucune visibilité à offrir quant à l’évolution économique. Les indépendantistes n’ont publié aucun plan B capable de dessiner et de programmer un avenir économique à leur région. Si la Catalogne s’installe dans l’indépendance, personne ne sait quelle sera sa monnaie, les réglementations qu’elle suivra, ses accords commerciaux ou son niveau d’endettement. La bataille de chiffres qui a eu lieu jusque-là ne peut rendre compte de ce que serait une Catalogne isolée. 

Tout se met en place pour subir une situation assez compliquée et sans doute douloureuse pour beaucoup. La chronique s’articule en trois actes. 

 

 

Acte un : la région se croit sans doute plus forte économiquement qu’elle ne l’est vraiment.  Les analystes et militants de l’indépendance ne doutent pas de la viabilité d’un Etat catalan, d’un point de vue économique. Et de fait, la Catalogne possède de nombreux atouts : sa démographie, la performance des secteurs de l’industrie pharmaceutique ou bancaire. Avec un secteur bancaire surreprésenté, elle est même comparable à la Confédération helvétique. La répartition de son économie, à 74% composée de services, en fait d’ailleurs une région capable d’assumer la modernité. Ne parlons pas de l’industrie touristique qui en fait une des régions les plus prospères de l’Europe du Sud. 

En terme de richesse,  le revenu annuel par habitant est plus élevé de plus de 5000 euros chez les catalans que dans le reste de l’Espagne. Un revenu situé à l’échelle de l’Europe entre l’Italie et la France. Elle bénéficie d’une situation meilleure : un taux de chômage plus bas et une croissance plus élevée.  D’où l’impression qu’ont les catalans de travailler, de réussir et finalement de nourrir une grande partie de l‘Espagne. Le projet des indépendantistes est simple : arrêter de payer pour les espagnols pauvres.