Vous avez aimé l’aventure du bitcoin ? Vous allez adorer celle du palladium, la dernière spéculation mondiale à la mode

Le palladium, métal très rare, est devenu l'objet le plus couru de la spéculation. Les cours s’enflamment et ça ressemble fort à une bulle comme on en a connu avec le bitcoin.

Matériellement, le bitcoin et le palladium sont aux antipodes.

Le bitcoin est une cryptomonnaie dont le fonctionnement reposait sur le concept de la blockchain, une construction digitale extrêmement lourde à manier, difficile à expliquer, mais dans laquelle les spéculateurs se sont engouffrés pour voir au bout de quelques années les valeurs s’effondrer avec une liquidité mal garantie.

Le palladium est un métal précieux comme l’or, mais beaucoup plus rare que tous les métaux de sa catégorie. Depuis quatre ans, ses prix n’arrêtent pas de monter. Il a encore pris 25% cette année avec, ces jours-ci, un record à 1 568 dollars l’once. Il vaut donc 200 dollars de plus que l’or et depuis quinze jours, l’écart se creuse entre ces deux champions.

L’or a toujours été considéré comme une valeur refuge. Depuis la nuit des temps, les hommes et les femmes de tous les continents, toutes les cultures, ont toujours recherché et accumulé de l’or.  Pour fabriquer des bijoux, pour le thésauriser comme valeur d’échange, de refuge ou de réserve monétaire, mais aussi pour l’utiliser dans l’industrie.

Le palladium, c’est différent. On savait que ce métal était extrêmement rare, mais il ne présentait pas d’intérêt particulier. Donc on ne s’en préoccupait pas. Sauf qu’on s’est aperçu qu’il pouvait être utilisé dans l’industrie et notamment dans l’industrie automobile, puisqu’on a découvert que ce métal, intégré à des pots catalytiques pour les voitures à essence, permettait de réduire la toxicité des gaz d’échappement émis par les moteurs.

Or, depuis quatre ans, c’est de la folie dans tous les pays du monde. Avant de réussir le tout électrique, on abandonne le diesel et par conséquent, on revient à l’essence propre. D’où le palladium. Après le diesel gate, l’arrivée des normes antipollution beaucoup plus strictes ont transformé le palladium en métal culte. La demande mondiale a explosé. Les investisseurs s’en sont emparés, voyant là un outil de spéculation qui pouvait monter jusqu’au ciel. Les grands producteurs comme la Chine ou la Corée du Nord ont très vite compris le profit qu’ils pouvaient tirer de ces engouements.

Les spécialistes ont beau prévenir du caractère artificiel de cette envolée, en expliquant que ça retombera forcément pour cause d’innovation technologique et de transition inéluctable vers le tout électrique, les investisseurs se sont mis à vendre le placement palladium comme le nouveau bitcoin.

Nouveau oui, parce que l’ancien bitcoin n’a pas fait long feu. Depuis un an, sa valeur a plongé de 80 %. Pour beaucoup, le bitcoin est mort, la bulle a explosé fin décembre 2018 et cette monnaie va redevenir l’apanage des pirates de l‘évasion fiscale et du blanchiment de l'argent sale. Mais le marché est si peu liquide qu’on peut évidemment continuer d’acheter du bitcoin, mais il faut savoir que la revente est quasiment impossible. Les particuliers ont été pris au piège. Les inventeurs du bitcoin ont d’ailleurs disparu. Bizarre !

Alors, on peut penser que le bitcoin aura toujours l’intérêt de permettre le transfert de valeur entre deux acteurs, sans l’intervention d’une banque ou d’un Etat. On peut aussi imaginer que le développement des blockchains contient une technologique inaltérable. Mais le bitcoin comme valeur de remplacement des autres monnaies garanties par des Etats et des institutions, paraît peu probable, sauf à imaginer que tous les systèmes étatiques et toutes les institutions du monde s’effondrent au même moment ou presque.

 

Dans le cas du palladium, on assiste à la constitution classique d’une bulle comme avec n’importe quel actif financier. Cette bulle est gonflée par cette inquiétude qui s’est emparée de la planète toute entière sur le prochain réchauffement climatique.

L’inquiétude est réelle. Les artisans de la bulle en profitent jusqu‘au jour où ils sauteront du train pour prendre leurs bénéfices, parce qu’on aura découvert de nouveaux gisements, qu’on aura mis au point de nouvelles technologies et que la pression technique tombera. Dans les affaires de fausse monnaie, il arrive que l‘histoire repasse les plats plusieurs fois, mais les victimes ont peu de mémoire

 

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